La tenue d’exercices militaires conjoints russo-biélorusses en février ou en mars annoncée fin décembre par Vladimir Poutine lors de ses négociations avec Alexandre Loukachenko a été confirmée par son homologue biélorusse.
"Comme vous le savez, dans cette situation compliquée, nous avons convenu avec le Président russe dès le mois de décembre dernier d’organiser en commun des actions concrètes non planifiées à la frontière occidentale de l’Union de la Russie et de la Biélorussie et au flanc sud de la Biélorussie qui est aussi une frontière de l’Union", a-t-il déclaré le 17 janvier, cité par l’agence d’information BelTA.
La déclaration du Président biélorusse intervient moins d’une semaine après les pourparlers entre la Russie et l’Otan sur la stabilité stratégique, dont l’un des enjeux pour Moscou était d’obtenir que l’Alliance limite ses activités militaires en Europe et évite de créer des "contingents avancés".
L’autre ligne rouge pour la Russie, le non-élargissement de l’Otan à l’est, a été rejetée en bloc. Le secrétaire général de l’Alliance a déclaré le 12 janvier que l’adhésion de deux nouveaux pays, la Finlande et la Suède, "pourrait être effectuée vite sur le plan technique", s’ils le souhaitaient.
La principale négociatrice américaine, Wendy Sherman, a formellement déclaré que l’idée du retrait d’Europe des forces américaines ne serait jamais acceptée.
Loukachenko s’interroge sur la présence des Américains à la frontière biélorusse
Le chef de l’État biélorusse a noté que, d’après les dernières informations, plus de 30.000 militaires et un important matériel de guerre avaient été concentrés près de la frontière biélorusse en Pologne et dans les pays baltes et s’est interrogé sur les raisons de la présence de ces forces à proximité de son pays.
"De 8.000 à 10.000 militaires des États-Unis se trouvent en rotation sur les territoires polonais et baltes. Que font ici les Américains? Venus de l’autre bout du monde, ils nous reprochent à nous et à la Russie l’organisation de manœuvres! Mais qu’est-ce que vous allez faire ici? Certaines têtes brûlées appellent déjà ouvertement à la guerre. Nous entendons ces déclarations", s’est indigné M.Loukachenko.
Il a précisé qu’il avait ordonné aux militaires d’établir et d’annoncer la date exacte "pour qu’on ne nous accuse pas de concentrer des troupes sur un coup de tête, voire de nous préparer à faire la guerre".
Mission au Kazakhstan
La semaine dernière, les militaires biélorusses et russes étaient intervenus conjointement non pas pendant des exercices, mais pendant une mission concrète dans le cadre de la force de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) au Kazakhstan. Une première.
Leur présence sur demande du Président kazakh faisait suite à une flambée de saccages et de fusillades sur fond d'émeutes dans le pays. Les forces de l'OTCS n'ont pas participé au maintien de l'ordre. Elles ont été déployées pour assurer la sécurité de bâtiments et sites stratégiques afin de libérer les forces locales de ces missions.