En Corée du Sud, la prise en charge de la calvitie au menu de la présidentielle

"Le traitement de la perte de cheveux est l'amour, l'emploi et le mariage", affirme un candidat à la présidence sud-coréenne. Pour gagner à sa cause les électeurs lors de la présidentielle de mars prochain, il s’engage à étendre à ce traitement le régime national d’assurance maladie et fait polémique.
Sputnik
Il est du devoir de l’État de "soulager le fardeau financier des personnes souffrant de la perte de cheveux", estime Lee Jae-myung, candidat à la présidentielle de mars 2022 du Parti démocrate au pouvoir en Corée du Sud.
Il a réitéré son engagement de campagne qui a fait polémique sur sa page Facebook jeudi dernier.
Dans un pays où 10 millions d’habitants sur 51 millions sont concernés et plus de la moitié des patients recevant un traitement sont des jeunes de moins de 30 ans alors que le ratio hommes/femmes est presque le même, le traitement de la perte de cheveux est, selon le candidat, "l’amour, l’emploi et le mariage".

Ignorer le problème "est proche de l’intolérance politique"

"L'anxiété, la phobie sociale et la déconnexion des relations vécues par les personnes chauves ne peuvent jamais être considérées comme des problèmes personnels car ils sont directement liés à la qualité de vie et doivent également faire face à des regards discriminatoires dans la vie quotidienne", affirme-t-il.
Il promet qu’une fois élu l’État fournira un soutien adéquat pour le traitement de la perte de cheveux.

"Tout d'abord, nous allons étendre la couverture de l'assurance maladie pour les médicaments contre la chute des cheveux. Nous déterminerons rapidement le taux de co-paiement et les normes salariales appropriés. Deuxièmement, nous examinerons activement l'expansion de la couverture d'assurance maladie pour la greffe de cheveux dans les cas graves."

Ignorer "la douleur et l'inconfort des personnes chauves est proche de l'intolérance politique", lance le candidat.

Accusations de populisme

Pour le quotidien Seoul Shinmun, ces promesses dans le domaine médical peuvent nuire à la solidité financière de l'assurance maladie et conduire au populisme.
Le politologue Lee Jong-hoon a signalé à cet ancien journal sud-coréen qu’il s’agit d’"une stratégie pour récolter les votes de la classe moyenne en faisant de petites promesses une par une".
Selon le Seoul Shinmun, les promesses sur la croissance économique, l'expansion de la protection sociale et la réforme sociale sont désormais devenues un sujet ennuyeux pour les électeurs.
"Cela fait de lui [de Lee Jae-myung, ndlr] le candidat préféré des chauves du pays", a ironisé le quotidien Hankook Ilbo.
Si les "10 millions de personnes chauves" se rassemblent, c’est un nombre suffisamment important pour déterminer la victoire ou la défaite lors de l'élection présidentielle, estime le journal.
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