Répondant ce lundi 17 janvier à une question sur un potentiel déploiement d’infrastructures militaires russes à Cuba et au Venezuela, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a annoncé aux journalistes qu’en parlant d’un scénario pareil, il ne fallait pas oublier la souveraineté de ces États.
"Bien entendu, dans le contexte actuel, la Russie pense à comment elle pourrait assurer sa propre sécurité", a-t-il ajouté.
Dmitri Peskov a également mentionné les demandes des autorités estoniennes de stationner des contingents supplémentaires de l’Otan sur leur territoire frontalier de la Russie.
Pour Moscou, ce type de déclarations est un autre motif de préoccupations et une preuve que "nous ne sommes pas la cause de l’escalade des tensions", a souligné le porte-parole du Président russe.
Pour Moscou, ce type de déclarations est un autre motif de préoccupations et une preuve que "nous ne sommes pas la cause de l’escalade des tensions", a souligné le porte-parole du Président russe.
Une nouvelle crise des missiles cubains?
Dans le dialogue avec l’Otan sur les garanties de sécurité réciproques, la diplomatie russe compte sur l’efficacité des outils diplomatiques mais n’exclut pas la possibilité d’une situation comparable à la crise des missiles cubains de 1962. Telle a été la déclaration du vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, aux journalistes le 9 décembre dernier.
Le 13 janvier, celui-ci a été une fois de plus questionné sur la possibilité d’un déploiement d’infrastructures militaires russes dans des pays d’Amérique latine comme Cuba ou le Venezuela. Le diplomate de haut rang n'a pas voulu confirmer, ni exclure ce scénario, dont la réalisation dépendrait directement des actions de l’Occident.
Le 9 septembre 1962, des missiles soviétiques balistiques équipés d'ogives nucléaires avaient été déployés à Cuba. L'installation avait été réalisée dans le cadre de l'opération Anadyr, lancée en réponse à l’implantation de missiles américains en Turquie et en Italie, ainsi qu'aux menaces d'intrusion militaire américaine sur le territoire de Cuba.
L’"invasion graduelle" de l’Ukraine
Dans son interview à la chaîne télévisée américaine CNN, diffusée le 16 janvier, le porte-parole du Kremlin a qualifié la présence croissante en Ukraine de l’Otan, "avec ses infrastructures, ses instructeurs, ses dépôts d’armes défensives comme offensives ", d’" invasion graduelle " de ce pays limitrophe à la Russie.
M.Peskov a annoncé à CNN que ces évolutions poussaient les relations russo-ukrainiennes "vers la ligne rouge", ce qui constitue "une menace pour la stabilité et la sécurité en Europe".
Selon lui, les troupes russes seront maintenues près de la frontière ukrainienne tant que la tension persistera dans la région.