Moscou ne peut plus tolérer l’"invasion graduelle" de l'Ukraine par l’Otan, a déclaré la voix du Kremlin, Dmitri Peskov, dans un entretien accordé à la chaîne télévisée américaine CNN.
"Nous assistons à une invasion graduelle du territoire de l’Ukraine par l’Otan avec ses infrastructures, ses instructeurs, ses dépôts d’armes défensives comme offensives", a-t-il indiqué.
Selon lui, ces évolutions ont poussé les relations russo-ukrainiennes "vers la ligne rouge", ce qui constitue "une menace pour la stabilité et la sécurité en Europe".
"L’Otan n’est pas une colombe de la paix"
Dans ce contexte, la Russie juge nécessaire de maintenir ses forces armées à la frontière ukrainienne par souci de précaution face à la tension croissante dans la région et l’"ambiance inamicale" créée, selon M.Peskov, par "divers exercices menés par l’Otan" ainsi que par les vols de ses "chasseurs et avions espions".
"Nous considérons l’Otan comme une organisation mise en place à des fins de confrontation, et pas de protection. L’Otan n’est pas une colombe de la paix, de la stabilité et de la prospérité. C’est une arme de confrontation qui s’approche de plus en plus de nos frontières", a exposé le porte-parole.
Mises en garde de Moscou
Auparavant, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fait valoir qu’un déploiement d’armes offensives et de bases militaires américaines sur le littoral de la mer d’Azov constituerait pour Moscou "une autre ligne rouge", même si l’Ukraine n’adhérait pas à l’Otan.
Par la suite, l’ambassadeur russe aux États-Unis, Anatoli Antonov, a déclaré que Moscou souhaitait recevoir des réponses écrites de l’Otan et des États-Unis à ses projets de garanties de sécurité pour décider de l’utilité de la coopération ultérieure en la matière.