Dans une interview de l’émission Fareed Zakaria GPS de CNN diffusée ce dimanche 16 janvier et dont Bloomberg a pris connaissance, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a jugé préoccupants les résultats des pourparlers du 10 janvier entre la Russie et les États-Unis sur la stabilité stratégique.
Il a signalé que les parties étaient parvenues à une certaine compréhension, bien qu’en général elles aient campé sur leurs positions.
"Il y a des ententes entre nous. Mais en général, en principe, nous pouvons maintenant dire que nous sommes sur des pistes différentes, sur des pistes totalement différentes. Et ce n’est pas bon, c’est inquiétant."
Les pourparlers entre la Russie, d’une part, et les États-Unis, l’Otan et l’OSCE de l’autre, se sont tenus en début de semaine suite à la publication le 17 décembre dernier par la diplomatie russe de projets d’accords avec les États-Unis et l’Otan sur les garanties de sécurité.
Moscou dans l’attente de réponses sur le papier
Dans ces deux documents, Moscou demandait à ses partenaires occidentaux de garantir juridiquement qu’il n’y aurait pas d’élargissement de l’Otan à l’est, que l’Ukraine ne serait pas admise dans l’Alliance et que cette dernière ne déploierait pas ses bases militaires dans les ex-républiques soviétiques.
Ces attentes de garanties juridiques ont été confirmées par le ministre russe des Affaires étrangères lors de sa conférence de presse annuelle le 14 janvier.
Sergueï Lavrov a souligné que la Russie avait besoin de garanties juridiquement contraignantes car les promesses orales des partenaires occidentaux n’avaient jamais été honorées.
"Nous attendons des réponses de nos collègues. Nous attendons des réponses écrites, des réponses sur le papier, comme nous l’avons fait avec nos propositions", a-t-il détaillé.
Il a précisé que la Russie voulait des réponses à chaque article et chaque paragraphe des documents susmentionnés.
Les Ukrainiens reprochent tout à la Russie, même leur mauvais temps
Interrogé sur les récentes attaques contre les sites du gouvernement ukrainien, dont Kiev accuse la Russie, M.Peskov a indiqué que la Russie n’avait aucun lien avec ces cyberattaques et que les Ukrainiens reprochaient tout à la Russie.
"Nous avons lu ces rapports, ainsi que les médias. Nous n'avons rien à voir avec cela, et la Russie n'a rien à voir avec ces cyberattaques", a-t-il déclaré, précisant qu’"aucune preuve n’a été présentée".
"Nous sommes presque habitués au fait que les Ukrainiens reprochent tout à la Russie, même leur mauvais temps", a-t-il ajouté.