La Russie héberge une rencontre Arménie-Turquie pour normaliser leurs relations

L’Arménie et la Turquie ont fait un pas vers la normalisation à Moscou où leurs représentants ont tenu une première rencontre ce vendredi 14 janvier.
Sputnik
La déclaration du ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu faite à la mi-décembre sur la normalisation des relations bilatérales crispées prend corps.
Vendredi 14 janvier, des représentants des deux pays se sont rencontrés à Moscou pendant une heure et demie. La délégation turque est dirigée par un diplomate expérimenté, ancien ambassadeur aux États-Unis, Serdar Kilic, ce qui témoigne de l’importance accordée à la question par Ankara.
La délégation arménienne est conduite par le vice-président du Parlement, Rouben Roubinian.
Le 13 décembre dernier, le chef de la diplomatie turque avait signalé que les relations diplomatiques et le rétablissement des vols charters entre les deux pays, interrompus en 2019, étaient activement discutés.
Ses propos ont été confirmés par un porte-parole du ministère arménien des Affaires étrangères.

En rupture de relations diplomatiques

La Turquie et l’Arménie n’ont pas de relations diplomatiques, la frontière entre les deux pays étant bloquée depuis 1993 à l’initiative d’Ankara.
Ces relations tendues tiennent à plusieurs facteurs, notamment la reconnaissance du génocide arménien par l’Empire ottoman, le soutien par Ankara de la position azerbaïdjanaise dans le conflit du Haut-Karabakh, ainsi que le refus d’Erevan de ratifier les traités de Kars de 1921. En vertu de ces derniers, une partie de l’Arménie occidentale et le mont Ararat, symbole national du pays, avaient été rattachés à la Turquie.

Une "diplomatie du football" ayant échoué

Cette rencontre entre les deux délégations est la deuxième tentative pour établir des relations de bon voisinage. La première avait été entreprise en 2008 sous le nom de "diplomatie du football".
La Turquie avait été un des premiers pays à reconnaître l’indépendance arménienne suite à la dislocation de l’Union soviétique. Mais lors du conflit du Haut-Karabakh dans les années 1990, elle s’était rangée du côté de l’Azerbaïdjan et avait rompu les relations diplomatiques avec l’Arménie.
En 2008, le Président arménien Serge Sarkissian avait invité son homologue turc Abdullah Gül à un match de football entre les deux sélections à Erevan pendant la qualification pour la Coupe du monde de 2010. L’année suivante, le Président arménien avait assisté au match retour en Turquie.
Cette "diplomatie du football" avait eu pour effet la signature de deux protocoles sur l’établissement des relations diplomatiques et l’essor des relations bilatérales.
Les deux n’avaient pas été ratifiés par les Parlements nationaux. En février 2015, M.Sarkissian avait annoncé que la normalisation des relations était exclue de l’ordre du jour.
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