Qui se cache derrière NewsGuard Technologies, cette start-up qui "évalue la fiabilité des sites d’information en France"? Elle se présente comme étant exclusivement dédiée à apporter "plus d’informations aux personnes sur les sources des informations qu’elles découvrent en ligne".C’est une société privée qui a bénéficié du financement de Publicis Group et de la Knight Foundation. Son comité de consultation est composé d’anciens cadres du renseignement américain (comme Tom Ridge ou Michael Hayden) et de l’Otan (Anders Fogh Rasmussen).
NewsGuard a mis en ligne un communiqué de presse dans lequel elle publie le Top 10 des mésinformateurs francophones (avec en tête France Soir, Sputnik, RT France) et le Top 10 des sites fiables avec le plus d’engagements en ligne (20 Minutes, RFI, France 24).
Derrière ce classement se cache une forme de censure qui ne dit pas son nom. François-Bernard Huyghe, responsable de l’Observatoire géostratégique de l’information et directeur de recherche à l’IRIS, n’est pas surpris, pour lui, "il n’y a pas besoin de beaucoup enquêter pour savoir qui vote là-dedans":
"Quand on voit le résultat de ce sondage, on constate que l’on n’est pas dans la détection de fausses nouvelles, parce que ça, c’est quelque chose de souhaitable –quand on peut apporter la preuve qu’une image a été truquée par exemple, ou qu’on a attribué à quelqu’un une déclaration qu’il n’a pas faite. Mais là, il s’agit d’attribuer une note de façon relativement subjective. On voit que les plus fiables sont soit des médias de service public français, soit des médias qui ne sont pas très critiques à l’égard du pouvoir. Et la liste des ‘mauvais’ comporte des médias subventionnés par un État étranger."