Le 12 janvier, alors que le conseil Otan-Russie venait de se terminer, le sénateur démocrate Robert Menendez a dévoilé un projet de loi visant à imposer des sanctions radicales de hauts responsables du gouvernement et de l'armée russes, ainsi que contre des banques si Moscou s'engage dans des hostilités contre l'Ukraine.
Selon le texte intitulé "Défendre la souveraineté de l'Ukraine", Joe Biden devra déterminer si le gouvernement russe est "engagé ou soutient sciemment une escalade significative des hostilités ou des actions hostiles en ou contre l'Ukraine". Une décision qui déclencherait automatiquement des sanctions.
Pas de visa pour Poutine
Parmi les mesures proposées figurent une interdiction d'entrée aux États-Unis et le gel des avoirs américains du Président russe, du Premier ministre, des ministres russes des Affaires étrangères et de la Défense, ainsi que des militaires hauts gradés (commandants en chef des forces aériennes, terrestres et de la marine).
De plus, dans les 30 jours suivants l'invasion, le Président américain devra imposer des sanctions contre au moins trois des plus grandes banques russes parmi les 12 de la liste, dont Sberbank, VTB, Gazprombank, ainsi que contre le Fonds russe des investissements directs (qui assure notamment la promotion des vaccins Spoutnik V et Spoutnik Light). Le texte prévoit également la fin de l’utilisation des services de communication entre les banques (comme le système SWIFT) pour les institutions sanctionnées.
Enfin, le projet de loi propose d'imposer des sanctions contre la dette extérieure russe et contre le gazoduc Nord Stream 2.
D’après le texte, Washington s’engage à apporter une aide financière à Kiev en cas d'invasion par la Russie.
Les réactions
Si par ce texte les démocrates veulent exprimer leur soutien à la souveraineté de l’Ukraine, Moscou a déjà vivement réagi, particulièrement concernant les sanctions directes contre Vladimir Poutine.
"Ce projet de loi indique clairement que le Sénat américain ne restera pas les bras croisés alors que le Kremlin menace d’envahir de nouveau l'Ukraine", a déclaré le sénateur démocrate Robert Menendez, auteur du projet.
"La mise en place de sanctions contre un chef d’État ou contre le Président russe est une mesure intolérable équivalente à une rupture des relations", a rétorqué ce 13 janvier le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov.
Ce projet a surgi peu de temps après la tenue du conseil Otan-Russie et de la réunion entre la Russie et les États-Unis concernant la situation à la frontière russo-ukrainienne. Washington avance une possible invasion russe en Ukraine, tandis que la Russie veut obtenir des garanties que l’Otan ne s’étendra pas vers l’Est, qu’elle ne déploiera pas de nouveaux missiles américains en Europe et qu’elle y limitera ses activités militaires.