"Je n’ai pas vraiment de leçon à recevoir de Mme Le Pen", lance Éric Zemmour le 12 janvier sur BFM TV, média sur lequel Marine Le Pen l’a accusé le jour même de servir de "marchepied" à la candidate des Républicains Valérie Pécresse dans la course à l’Élysée. Le candidat affirme ne pas vouloir "rentrer dans des combines politiciennes", une attitude qu’il renvoie à sa rivale.
"C'est quand même à cause d'elle et de son débat calamiteux que nous avons eu cinq ans d'Emmanuel Macron. Ce fut aussi à cause d'elle, parce qu'elle avait refusé d'appeler à voter pour Nicolas Sarkozy, qu'on avait eu François Hollande", tacle M.Zemmour.
Il reproche à la candidate du Rassemblement national (RN) de refuser de débattre avec lui, tout comme il avait ironisé la semaine dernière sur le refus de Mme Pécresse de faire de même. Assurant qu’Éric Zemmour "est là pour faire gagner Valérie Pécresse", Marine Le Pen a indiqué préférer "débattre avec le patron plutôt qu’avec les sous-fifres".
Il a ensuite qualifié la candidature de Marine Le Pen de "candidature de routine", soulignant que c’est la troisième fois qu’elle se présente, et qu’"elle sera là la prochaine fois". "Est-ce qu'ils sont prêts à perdre avec Marine Le Pen en 2032?", a-t-il interrogé en parlant des électeurs du RN. Dans une dernière pique à sa rivale, il la compare à Arlette Laguiller, première candidate de l’Histoire à la présidentielle, mais qui n’a jamais accédé à la fonction suprême malgré ses six candidatures pour Lutte ouvrière.
Union des droites
Rappelant une énième fois qu’il rassemble une partie de l’électorat des Républicains et une partie de celui du RN, Éric Zemmour se pose toujours comme le candidat de "l’union des droites" autour de son thème privilégié qu’est l’immigration. "Marine Le Pen ne peut pas le faire car aucun électeur de LR n'est prêt à voter pour elle, et Valérie Pécresse ne veut pas le faire parce qu'elle est prise au piège par les vieilles lunes du cordon sanitaire inventé par François Mitterrand il y a 35 ans", analyse-t-il.
Dans le dernier sondage Elabe pour BFM TV, L’Express et SFR, le candidat de Reconquête est donné à 13% des intentions de vote, le même score que deux semaines auparavant, tandis que Marine Le Pen et Valérie Pécresse sont au coude à coude à 17% pour accéder au second tour face à Emmanuel Macron (23%). D’après cette enquête, l’électorat de M. Zemmour se compose à 21% d’anciens partisans du RN et à 15% de ceux de LR, ainsi qu’à 20% de personnes s’affirmant "sans préférence partisane".
Rivalité
La semaine dernière, un déplacement d’Éric Zemmour dans les Sables-d’Olonne a poussé Marine Le Pen a annulé le sien dans la même commune, laquelle est touchée par une polémique sur le déboulonnage de la statue de Saint-Michel. "C’est assez mesquin", avait commenté la candidate. D’après Libération, son équipe de communication évite de divulguer son agenda précis depuis.