Alors que la tension semble être montée dans les cabinets ministériels entre Olivier Véran et Jean-Michel Blanquer à propos des protocoles scolaires, dans la rue des milliers d’enseignants ont aussi crié leur colère ce 13 janvier.
Le mouvement de grève paraît avoir été suivi, puisque 62% des enseignants y ont participé dans le secondaire et 75% dans le primaire, ont annoncé les syndicats SNES-FSU et SNUipp-FSU. Le gouvernement tempère cependant les chiffres, donnant 31% de grévistes. Conséquence directe: de nombreuses écoles ont fermé leurs portes ce jeudi.
La mobilisation était motivée principalement par les nouveaux changements de protocoles sanitaires décidés par le ministère de l’Éducation face à la flambée des cas de Covid-19. "Protocole allégés, école sacrifiée" ou encore "Blanquer nous emmerde" pouvait-on lire sur certaines pancartes.
Les manifestants demandaient notamment de meilleures dotations en équipements de protection, ainsi que des campagnes de tests préventifs.
Fin décembre, le gouvernement avait en effet mis en place une stratégie de tests multiples, en particulier pour le retour à l’école des cas contacts. Des mesures qui ont fini par semer la zizanie dans certains établissements, provoquant la colère des enseignants mais aussi de certains parents d’élèves.
Hidalgo chahutée, Mélenchon offensif
À Paris, les manifestants ont pris la direction de la rue de Grenelle, siège du ministère de l’Éducation. Plusieurs personnalités politiques de gauche ont tenté de se mêler au cortège, dont Anne Hidalgo, qui a été fraîchement accueillie. La maire de Paris a été huée, puis prise au milieu d’une bousculade, comme le montre une vidéo d’un correspondant de Sputnik.
Un déplacement agité pour la candidate PS à la présidentielle, qui venait de dévoiler son programme pour 2022 quelques heures auparavant. D’autres candidats à la présidence se sont également montrés dans les manifestations, comme le communiste Fabien Roussel ou encore Jean-Luc Mélenchon (LFI). Ce dernier a d’ailleurs vivement critiqué le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, le traitant de "crétin" ayant "démoli l’école".
De l’autre côté de l’échiquier, certaines personnalités de droites ont aussi apporté leur soutien à aux manifestations. Sur France 2, Éric Zemmour a notamment salué une mobilisation "légitime" face à un gouvernement qui fait "n’importe quoi et pourrit la vie des enfants d’abord".