Deux ans après la diffusion de ses vidéos intimes, Benjamin Griveaux est revenu, dans le documentaire "Cinq ans" qui sort le 16 janvier sur France 5 et dont des extraits ont été publiés le 12 janvier par le HuffPost, pour la première fois sur cette affaire qui a ruiné sa carrière politique.
"C’est d’une très grande violence. Chez moi, la première réaction, c’est de la colère, c’est de la colère contre moi-même. J’ai évidemment manqué de vigilance", confie-t-il. "Ça, c’est la colère du responsable politique. Et puis il y avait la colère du mari et du père de trois enfants et celle-là, je la garderai pour moi."
Il précise que dès qu’il a reçu le 12 février l’alerte de ses équipes sur l’existence des "fameuses vidéos", il a tout de suite compris que cela signifie la fin de sa campagne à l'élection municipale parisienne de 2020. "Je ne l’annonce pas d’ores et déjà, mais il est évident que je ne peux pas continuer à porter une candidature", ajoute-t-il.
La diffusion de ces vidéos fait montre de "l’absolue violence à laquelle sont prêts des opposants politiques pour détruire la vie privée, la personne et non les idées des personnes", estime-t-il avant de conclure: "Ce qui est inacceptable et ce que, je crois, les Français dans leur immense majorité n’accepteront jamais".
Affaire Griveaux
L'ancien député LREM s’est retrouvé au cœur d’un scandale après que Piotr Pavlenski, activiste russe ayant le statut de réfugié politique en France, a diffusé le 13 février 2020 via un nouveau site des vidéos intimes de Benjamin Griveaux envoyées a priori par ses soins à Alexandra de Taddeo quelques mois auparavant.
L’"artiste" russe a ensuite admis avoir volé ces enregistrements à cette jeune femme devenue plus tard sa compagne pour prouver l'hypocrisie de l'ancien porte-parole du gouvernement, qu'il ne voyait pas comme un mari et père de famille exemplaire contrairement à ses prétentions.
Le 15 février 2020, l’activiste russe et sa compagne ont été mis en examen pour "atteinte à l'intimité de la vie privée par enregistrement ou transmission de l'image d'une personne présentant un caractère sexuel" et "diffusion sans l'accord de la personne d'un enregistrement portant sur des paroles ou images à caractère sexuel et obtenues avec son consentement ou par elle-même".
La diffusion de ces vidéos a porté un coup fatal à Benjamin Griveaux qui a dû renoncer à sa candidature à la mairie de Paris puis quitter la scène politique pour animer une émission de télévision sur la chaîne d’information économique B Smart.