Invité de Jean-Marc Morandini sur CNews, Nils Passedat (SE), maire de Lavaurette dans le Tarn-et-Garonne, a justifié sa décision de décrocher le portrait d’Emmanuel Macron et de renvoyer celui-ci à la préfecture. L’élu a déploré les “affronts” commis à l’égard d’une partie des Français depuis des années.
M.Passedat a en outre rappelé que le chef de l’État avait affirmé lors de son élection être le Président de tous les Français. Hors, pour l’édile, insulter une partie des Français, les outrager, outrage en même temps la fonction présidentielle.
Il précise en outre que sa décision de retirer le portrait du Président n’a pas été prise sur un coup de tête. Malgré ce geste, il affirme toujours respecter la fonction.
Le portrait remplacé par la Déclaration universelle des droits de l’homme
Le portrait a toujours été affiché dans notre salle du conseil municipal depuis l'élection du Président. Il a été restitué à madame la préfète parce qu'on estime que nos délibérations n'ont plus à recevoir l'aval de quelqu'un qui discrimine et confond politique sanitaire et politique discriminatoire."
Interrogé par France 3, Nils Passedat a déclaré que le portrait d’Emmanuel Macron sera remplacé par la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen de 1789, car il affirme dans son article premier que tous les citoyens naissent et demeurent libres et égaux en droit.
L’édile assure avoir écrit cela dans une lettre adressée à la préfète du Tarn-et-Garonne et en avoir envoyé copie aux maires de son département. Il faut souligner que l’affichage du portrait du Président de la République n’est pas obligatoire, mais que cette pratique est une tradition républicaine.
En 2012, Damien Meslot, député UMP du Territoire de Belfort, avait demandé au ministre de l’Intérieur sa position face à l’absence de portrait du Président. Le ministre avait alors répondu que ce n’est pas une obligation et qu’il repose sur une coutume inspirée de la tradition républicaine.
Les portraits déjà décrochés
De nombreuses fois, le portrait du Président a été décroché durant ce quinquennat. En 2019, des écologistes dans diverses villes françaises l’ont fait afin de dénoncer l’inaction du gouvernement envers le climat.
Huit militants avaient alors écopé de 500 euros d’amende en octobre 2019, tandis qu’à Auch, cinq autres ont été relaxés par le tribunal correctionnel en octobre 2020 au nom de la liberté d’expression. Ces derniers avaient décroché des portraits dans trois mairies du Gers pendant l’été 2019.
Nils Passedat n’est de même pas le premier maire à avoir décroché le portrait d’Emmanuel Macron. En mars 2021, Patrick Proisy, maire LFI de Faches-Thumesnil dans le Nord, l’a retiré symboliquement de sa mairie afin de dénoncer le "vide" de la politique climatique du gouvernement. Il avait également souhaité par ce geste soutenir les militants d'ANV-COP21 qui sont traduits en justice pour des actions similaires.