Russie-USA: place à la détente?

Au sommet sur la sécurité en Europe de Genève, le 10 janvier, la Russie et les USA ne sont pas encore parvenus à des résultats concrets. Mais le ton semble plus apaisé, note l’ex-diplomate Eugène Berg, qui appelle à entendre les demandes de Moscou.
Sputnik
"Il aurait fallu être naïf pour croire qu’un premier round donne des résultats exhaustifs", a tempéré le Kremlin. Le début de la troisième rencontre entre Russes et Américains sur la sécurité en Europe n’a pas vu de percée notable. Le porte-parole de Vladimir Poutine a toutefois jugé "positifs" les pourparlers russo-américains à Genève de ce 10 janvier. L’ancien diplomate français, Eugène Berg, est de cet avis. Le climat bilatéral est "beaucoup moins tendu" que ce qui avait été annoncé, estime l’auteur de La Russie pour les nuls (Éd. First).
Au cours des huit heures de négociations dans la cité helvète, Sergueï Riabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a expliqué à son homologue américaine que son pays n’avait aucune intention "d’attaquer l’Ukraine", répondant ainsi à l’une des inquiétudes affichées par Washington. Sergueï Riabkov a même exprimé ses impressions selon lesquelles Wendy Sherman, secrétaire d’État adjointe, avait "pris très au sérieux les propositions russes".
Après une première rencontre très médiatisée entre Vladimir Poutine et Joe Biden en juin dernier, la diplomatie russe avait clairement présenté en décembre ses demandes en termes de garanties de sécurité. Dans le collimateur de Moscou, les élargissements successifs de l’Otan depuis l’éclatement de l’URSS. Surtout, l’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance atlantique, qui constitue une véritable ligne rouge pour la Russie. Il était temps de les prendre en compte, souligne Eugène Berg, car "nous n’avons pas entendu ces signaux" depuis trente ans.
Vladimir Poutine a "du hausser la voix et mettre en œuvre ces manœuvres militaires […] C’est en procédant à cette démonstration militaire qu’il a enfin obtenu ces négociations."
"On aurait dû commencer avant", regrette-t-il.
"En diplomatie, si les choses se prolongent, très vite, elles pourrissent. Donc il faut les régler en amont."
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