Marine Le Pen pointe une UE "nulle" dans les pourparlers Russie-Otan

La candidate RN a justifié la vive réaction de la Russie face à la remise en cause des "engagements" historiques de l’Otan envers la Russie, notant au passage que l’UE n’a su imposer sa voix dans le dialogue entre Moscou et Washington sur la crise ukrainienne et l’élargissement de l’Alliance vers l’Est.
Sputnik
Alors que le conseil Otan-Russie s’est tenu aujourd’hui sur fond de tensions à la frontière russo-ukrainienne, la candidate à la présidentielle Marine Le Pen s’est exprimée sur le sujet.
"Historiquement, des engagements avaient été pris auprès de la Russie que l’Otan ne massera pas de capacités militaires à la frontière russe, or l’Ukraine est à la frontière russe. C’est un accord qui est tenu pendant des décennies et qui est aujourd’hui en train d’être remis en cause. Donc, la Russie y réagit mal", a déclaré ce 12 janvier Marine Le Pen, invitée sur BFM.
La candidate n’a pas manqué de pointer une Europe "nulle" face aux pourparlers menés ces derniers jours d’abord entre la Russie et les États-Unis à Genève, puis entre la Russie et l’Otan à Bruxelles.

"L’Union européenne n’a même pas son mot à dire. Elle est tellement nulle, pardon de ces propos, qu’elle n’arrive même pas à avoir son mot à dire dans la crise ukrainienne, et ce sont les États-Unis et la Russie qui discutent entre eux d’un pays qu’est géographiquement sur le territoire européen", renchérit la candidate du rassemblement national connue pour ses critiques à l’égard de l’UE.

Divergences entre l’Otan et la Russie

Le 23 décembre, au cours de sa conférence de presse annuelle, le Président russe a dénoncé "cinq vagues d’élargissements de l’Otan" après ses engagements de ne pas avancer "d’un centimètre vers l’Est, comme on nous l’a promis dans les années 1990".
Le même jour, Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Otan, a réitéré un point de vue totalement opposé dans une interview à l’agence DPA: "L’Otan n'a jamais promis de ne pas s'élargir. Même l'accord fondateur de notre organisation dit que chaque État européen peut devenir membre de l'Alliance", a-t-il remarqué.

Série de réunions

Ces derniers mois, les tensions entre l’Alliance, les États-Unis, d’un côté, et la Russie, de l’autre, sont montées d’un cran. Selon Washington, la Russie a massé 100.000 soldats aux frontières de l'Ukraine. Moscou nie toute intention d’agression, dénonçant le comportement agressif de Kiev et les tentatives d’élargissement de l’Alliance à l’Est.
Pour désamorcer cette crise, plusieurs pourparlers ont été programmés entre la Russie et l’Otan et les États-Unis. Une première réunion s’est tenue entre la Russie et les États-Unis les 9 et 10 janvier à Genève, avant le conseil Otan-Russie ce 12 janvier à Bruxelles. Des "différences majeures" ont été constatées avec Moscou sur la sécurité en Europe, mais l’Alliance reste ouverte au dialogue, a affirmé Jens Stoltenberg à l’issue de la réunion.
Le 13 janvier est prévue une rencontre entre la Russie et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Vienne.
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