Alors que les élus de l'opposition ont appelé à la démission de Boris Johnson, la grogne monte également dans le camp conservateur dont certains membres ont également évoqué le départ du Premier ministre s'il s'avère qu'il a enfreint les règles imposées par son propre gouvernement pour endiguer la propagation du coronavirus.
Selon la chaîne ITV, l'invitation "Apportez votre alcool ("booze")" a été envoyée par courriel à une centaine de personnes par le secrétaire personnel de Boris Johnson, Martin Reynolds, et la fête a rassemblé une quarantaine de convives, dont le chef du gouvernement et son épouse, le 20 mai 2020, alors que les écoles, pubs et restaurants étaient fermés en Grande-Bretagne.
Boris Johnson a jusqu'à présent refusé de confirmer ou non sa présence à cette "garden party", se contentant de déclarer qu'une enquête était en cours par une haute représentante gouvernementale, Sue Gray.
"Il doit faire table rase du passé. Je trouve généralement que si vous faites vos excuses, cela désamorce le problème. On ne peut pas laisser traîner les choses", a-t-il ajouté.
Boris Johnson sera interrogé par les élus lors de la séance de questions au Parlement à 12h00 GMT.
Les journaux, y compris ceux habituellement favorables au Premier ministre, ont averti que si ce dernier ne clarifiait pas la situation, sa position pourrait devenir intenable.
"La fête est-elle finie pour le PM ?", interroge le quotidien Daily Mail en Une de son édition de mercredi.
"S'il a menti au public britannique et au Parlement et qu'il a participé à des fêtes pendant le confinement, alors sa position est intenable", a déclaré la numéro deux du Labour, Angela Rayner.
"De nombreuses personnes qui ont perdu des proches pendant cette période et n'ont pas pu les voir sont dévastées par cette information selon laquelle le 10, Downing Street faisait la fête pendant que leurs proches mouraient seuls. C'est totalement inacceptable", a ajouté Angela Rayner.
Le Premier ministre avait présenté en décembre dernier ses excuses après la diffusion d'une vidéo montrant ses collaborateurs riant et plaisantant à propos de cette fête.
Un sondage réalisé mardi par Savanta ComRes a montré que 66% des personnes interrogées jugeaient que Boris Johnson devait quitter le pouvoir, soit une augmentation de 12 points de pourcentage par rapport à décembre.
Le mois dernier, les conservateurs ont subi une défaite électorale dans la circonscription rurale du North Shropshire, dans le centre de l'Angleterre, qui leur était acquise depuis près de deux siècles.