Plusieurs lieux de culte de Seine-Saint-Denis ont été cambriolés et dégradés ces derniers jours.
Ainsi, dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 janvier, des individus se sont introduits par effraction dans l’église Saint-Pierre de Bondy et volé "des centaines d’hosties" et plusieurs vases sacrés situés dans les armoires de la sacristie qu’ils ont dégradée, tout comme le tronc à offrandes. Ils ont aussi fracturé le tabernacle.
"Il y en a pour plusieurs milliers d’euros de matériel. Quant aux hosties consacrées, c’est inestimable…", déplore auprès du Parisien le père Jocelyn Petitfils.
La même nuit, l’église Saint-Germain-l’Auxerrois de Romainville a connu un "vol [qui] paraît plus important", constate auprès du quotidien le diocèse de Saint-Denis. Huit objets liturgiques ont été dérobés, note Le Parisien. Le tabernacle a été profané, fracturé et vidé de son contenu. En outre, le tronc de l’église a été scié à la disqueuse pour en dérober l’argent.
Des messes de réparation en présence de l’évêque ont eu lieu mardi 11 janvier à Romainville et sont prévues ce mercredi soir à Bondy. Des plaintes ont été déposées. Le diocèse suppose auprès du Parisien qu’il s’agit de la même équipe, notant le même mode opératoire.
Le 5 janvier, un individu s’est attaqué à des vitrines et a jeté à terre trois statues de la basilique cathédrale de Saint-Denis. Il a été interpellé par la police et sera jugé le 24 février.
Dégradation d’édifices religieux en France
Ces attaques ne sont pas rares en France. Six églises de la Vienne ont été cambriolées au mois de novembre. Des objets religieux, dont des calices et des ciboires, ont été dérobés. Des enquêtes sont en cours.
Selon les derniers chiffres du Service central de renseignement criminel de la gendarmerie publiés et relayés par Le Figaro, plus de 1.400 dégradations et profanations ont été observées entre 2018 et 2019 dans des édifices religieux catholiques en France.
Dans une interview accordée en janvier 2020 à La Croix, Frédéric Gugelot, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Reims et spécialiste d’histoire culturelle et religieuse, mettait en avant deux facteurs qui contribuent aux dégradations: le désir de l’Église d’une "nouvelle visibilité dans l’espace social avec des revendications notamment sur la bioéthique" et le "développement, à droite comme à gauche, des discours antireligieux qui s’accompagnent d’une forme de radicalité"
"Comme ces deux mouvements sont fondamentalement opposés, ils se nourrissent l’un de l’autre", souligne-t-il.