Deux mois après la clôture de la COP26, considérée par certains observateurs comme un échec, les mauvaises nouvelles se succèdent sur le front du climat. Les océans du globe ont ainsi vu leur température augmenter en 2021, rapporte une étude menée par des scientifiques américains et chinois, publiée dans revue Advances in Atmospheric Sciences.
Un changement observable dans les 2.000 mètres de la couche supérieure des océans, qui a absorbé 14 zettajoules de plus qu’en 2020. Une masse énergétique énorme, équivalente à 145 fois la production mondiale d’électricité, souligne l’Institute of Atmospheric Physics de Pékin dans un communiqué.
En excluant les anomalies thermiques naturelles, comme El Niño et La Niña, les scientifiques ont globalement conclu à un réchauffement constant des océans depuis la fin des années 1950.
Un résultat qui a des conséquences désastreuses, puisqu’il influe sur la montée du niveau de la mer, mais aussi sur certains phénomènes météorologiques, comme l’explique Lijing Cheng, auteur principal de l’étude dans ce communiqué.
"À mesure que les océans se réchauffent, l'eau se dilate et le niveau de la mer augmente. Des océans plus chauds surchargent également les systèmes météorologiques, créant des tempêtes et des ouragans plus puissants, ainsi qu'une augmentation des précipitations et des risques d'inondation", souligne ainsi le scientifique.
L’élévation du niveau de la mer est d’ailleurs devenue une préoccupation climatique majeure ces dernières années. De nombreux observateurs pensent que certains littoraux pourraient à terme se retrouver submergés.
Le phénomène est particulièrement prégnant à Jakarta, déjà dévastée par plusieurs inondations liées à la montée des eaux. Le gouvernement indonésien envisage désormais de transférer sa capitale dans une autre ville du pays.
La main de l’homme
Pour les auteurs de l’étude, la source de ce réchauffement océanique ne fait aucun doute: l’activité humaine, et particulièrement les émissions de dioxyde de carbone. Celles-ci sont retenues par les océans, ce qui a pour effet de les acidifier.
"Les océans absorbent la majeure partie de la chaleur des émissions de carbone humaines. Jusqu'à ce que nous atteignions zéro émission nette, ce réchauffement continuera, et nous continuerons à battre des records de chaleur océanique, comme nous l'avons fait cette année", explique dans un communiqué Michael Mann, co-auteur de l’article et professeur à l'université d'État de Pennsylvanie.
Les concepts de "zéro émission nette" et de "neutralité carbone" ont fait irruption dans le débat public ces dernières années. Ils ont notamment été mis en avant par les Accords de Paris, au travers desquels plusieurs pays se sont engagés à essayer d’atteindre le point d’équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et l’absorption permise par les réservoirs de carbone, comme les forêts.