Trois envoyés spéciaux de médias algériens au Cameroun ont été agressés durant la soirée du dimanche 9 janvier. Les journalistes sportifs Mohamed Aïssani, de l'APS (Algérie Presse Service, agence officielle), Mohamed Smail Amokrane, du quotidien Compétition, et Mehdi Dahak, du site spécialisé DZ Foot, ont été pris à partie par des individus à la sortie de l’hôtel Y de Douala. Les reporters algériens résident dans cette ville de l’ouest du Cameroun où se situe le camp de base de l’équipe algérienne de football à l’occasion de la 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations. Les agresseurs ont blessé les journalistes à l’arme blanche et ont volé leurs effets personnels.
Enquête en cours
Mohamed Smail Amokrane a été blessé de deux coups de couteau. "Il a été pris en charge par les services sanitaires et se repose actuellement dans sa chambre d’hôtel", assure Mehdi Dahak dans une déclaration à Sputnik. Selon le journaliste de DZ Foot, les autorités camerounaises "ont dénoncé cette agression".
"La police camerounaise enquête sur cette affaire. Personnellement je ne sais pas si les agresseurs ont été arrêtés. Aujourd’hui [lundi] j’étais occupé à couvrir la conférence de l’entraîneur de l’équipe nationale algérienne, mais en rentrant à l’hôtel je pense que je rencontrerai les enquêteurs pour faire ma déposition et expliquer dans quelles conditions nous avons été agressés", explique Mehdi Dahak.
Cet acte a soulevé une vague de dénonciations, à commencer par celle de la Confédération africaine de football (CAF) qui a "exhorté les autorités locales à tout mettre en œuvre pour faire la lumière sur cette affaire". Samuel Eto'o, ancienne star du football et actuel président de la Fédération camerounaise de football, a présenté ses excuses aux journalistes. Réaction également du coach de l’équipe algérienne de football, Djamel Belmadi:
"J’ai appris ça ce matin très brièvement. Déjà c’est une très mauvaise nouvelle. Le Cameroun est un pays d’accueil et très pacifique. On espère que ces choses ne se répètent plus. On n’a envie de parler du football. On veut que ça soit la première et la dernière fois que l’on entend cela ici."
Mehdi Dahak a tenu à préciser à Sputnik que cette agression n’avait rien de "ciblé", donc aucun lien avec le statut de journalistes algériens. "C’est juste une agression, un crime qui n’a aucune relation avec notre nationalité ni notre profession", a-t-il insisté. Dans un post publié sur Facebook, le journaliste a tenu à se démarquer du "sensationnalisme qui a lieu actuellement autour de l’agression".
"Je me désolidarise encore plus des images de prétendus agresseurs dont des photos et des vidéos sont diffusées par de pseudos médias. Je ne veux pas être à l’origine de lynchage de personnes, je demande juste à ce que les agresseurs soient arrêtés en toute discrétion", a-t-il ajouté.
Des extrapolations qui ont défrayé les réseaux sociaux une semaine après des propos controversés tenus par la légende du football camerounais et africain, Roger Mila, qui déclarait dans une interview télévisée que "les pays maghrébins, ce sont eux qui mettent toujours le bordel" à propos de certaines fédérations nord-africaines, comme celles du Maroc et de l'Égypte, qui se seraient exprimé en faveur d'un report de la compétition en invoquant la non préparation du pays hôte, selon des rapports médiatiques.