"Quelqu'un qui porte la poisse": Marine Le Pen commente le ralliement de Peltier à Zemmour

Après l’annonce du ralliement de Guillaume Peltier à Éric Zemmour, Marine Le Pen a rappelé sur BFM TV sa propension à soutenir des perdants aux élections. Elle a indiqué que l’ancien n°2 de LR avait tenté de la rejoindre avant de se diriger vers son rival, ce que ce dernier a démenti.
Sputnik
"Je pense qu’Éric Zemmour doit aller déposer un cierge", réagit Marine Le Pen sur le récent ralliement de Guillaume Peltier à Éric Zemmour, dont il devrait devenir le porte-parole. En cause, elle rappelle au micro de BFM TV que les candidats soutenus par l’ancien numéro deux des Républicains (LR) ont tendance à perdre les élections par la suite.
"Là où M.Peltier passe, les campagnes trépassent", tacle la candidate du Rassemblement national (RN) à l’élection présidentielle. Pour elle, le député est même "quelqu’un qui porte la poisse".
Elle cite par exemple les noms de Bruno Mégret, ancien numéro deux du Front national et fondateur du MNR (Mouvement national républicain), mais aussi de Philippe de Villiers, Nicolas Sarkozy, que M.Peltier avait soutenu à la présidentielle de 2012 puis à la primaire de 2016. Plus récemment, il avait appuyé les candidatures de Xavier Bertrand puis d’Éric Ciotti, tous deux perdants du Congrès LR.
Mme Le Pen révèle ensuite que M.Peltier avait tenté de la rejoindre avant d’aller se trouver une place au sein de l’effectif de M.Zemmour. "Vous voyez, moi il a tapé à ma porte mais je ne l'ai pas ouverte", assure-t-elle. Ce lundi 10 janvier sur BFM TV, M.Peltier affirme n’avoir "jamais rencontré ni discuté avec Marine Le Pen", affirmant que "de très nombreux amis élus" du RN et de LR "se posent des questions quant à la meilleure configuration pour gagner cette présidentielle".
Marine Le Pen voit l’arrivée de l’ancien Républicain comme un "épiphénomène", et prédit qu’Éric Zemmour "terminera en dessous de 10%" en avril prochain.

Ralliement

Guillaume Peltier a fait cette annonce dimanche 9 janvier, ce qui lui a valu l’exclusion du parti et de son groupe de députés à l’Assemblée nationale. En mai dernier, sa sympathie affichée pour le maire de Béziers Robert Ménard, proche de Marine Le Pen, lui avait coûté son statut de numéro deux puis de vice-président délégué du parti.
En décembre, il faisait un pas supplémentaire hors de son ancien parti en se demandant sur Twitter "comment rester insensible au discours pour la France d’Éric Zemmour". S’étant désormais officiellement engagé auprès du candidat, il a été exclu des Républicains et de son groupe parlementaire.
Dans son communiqué, il plaide que son "choix de soutenir Éric Zemmour est l’aboutissement logique de tout [s]on engagement politique", affirmant lutter "pour que la France reste la France".

Réactions chez LR

Une phrase régulièrement martelée par Éric Ciotti, lequel reste fidèle à son parti et à la candidature de Valérie Pécresse. Il estime toutefois que Guillaume Peltier "commet une lourde faute" en rejoignant M.Zemmour car, selon lui, la candidate investie par Les Républicains est la seule qui "peut battre Emmanuel Macron et rassembler tous les électeurs de droite".
L’eurodéputée Agnès Evren, membre de LR, s’est réjouie sur BFM TV de la "clarification très saine" qu’apporte ce ralliement. Elle qualifie Guillaume Peltier de "transfuge de l’extrême droite", en rappelant son engagement passé auprès de Jean-Marie Le Pen, qui s’est "tiré une balle dans le pied" en rejoignant la candidature de l’ancien polémiste. À l’instar de Marine Le Pen, Mme Evren rappelle que l’homme politique a la fâcheuse habitude de soutenir des perdants, et s’avère être un soutien qui "porte la poisse". "Ça nous rend bien service finalement", conclut-elle.
Discuter