Le cours du bitcoin est passé sous la barre des 40.000 dollars, selon les données du marché. À 19h45 UTC, un bitcoin valait sur la bourse Binance 36.709 dollars (environ 32.440 euros). Or, depuis le 21 septembre, le cours du bitcoin n’était pas descendu en dessous de cette valeur (environ 35.300 euros).
Cette diminution est observée pour la troisième semaine consécutive, avec une baisse particulière durant les premiers jours de l'année: 13%. En cause: une annonce de la Fed, la banque centrale américaine.
"Le principal coupable de la chute des prix de la cryptomonnaie est la décision de la Fed de retirer des liquidités massives qui ont été injectées sur les marchés depuis le début de la pandémie de coronavirus", a indiqué au Wall Street Journal Naeem Aslam, analyste chez Avatrade.
Le taux directeur de la banque centrale va remonter dans les prochains mois, ce qui conduit nombre d’investisseurs à se rabattre sur des paris moins risqués, explique-t-il.
Prochaine publication des chiffres de l’inflation
Le marché retient désormais son souffle en prévision de vendredi, jour de la sortie guettée des chiffres de l'inflation américaine.
"Si les données publiées dépassent les prévisions du marché, on peut s'attendre à encore plus de ventes du bitcoin car les investisseurs calculent que plus l'inflation est forte, plus la Fed devra agir vite", a déclaré à Capital Marcus Sotiriou, analyste chez le courtier de cryptomonnaie GlobalBlock.
Le cours plombé par la crise au Kazakhstan?
Le bitcoin est parfois cité en lien avec… les évènements au Kazakhstan. En effet, la coupure d’Internet décidée là-bas le 5 janvier en réponse aux manifestations a été suivie d’une brusque dévaluation du cours des principales cryptomonnaies. Pour rappel, le pays est aujourd’hui le deuxième centre mondial pour le minage de bitcoins.
"On sait depuis avril 2021 qu’une baisse des capacités mondiales de +minage+ peut entraîner une forte chute des cours des cryptomonnaies, et c’est ce que les gens craignent aussi cette fois-ci", a indiqué à France 24 Nathalie Janson, économiste et spécialiste des cryptomonnaies à l’école de management Neoma Business School.
Elle a appelé à ne pas lier les deux évènements, estimant cependant que la crise au Kazakhstan a pu “accentuer la tendance à la baisse”.
Un autre expert contacté par France 24, Vincent Boy, analyste chez IG France, affirme que cette chute n’est pas directement consécutive à la coupure d’Internet au Kazakhstan.
"Ces baisses ont bien plus à voir avec les décisions prises hier par la Réserve fédérale américaine (Fed)”, a-t-il assuré.
Même son de cloche du côté chez un entrepreneur neuchâtelois en contact avec des mineurs en différents endroits du globe.
"La moindre nouvelle fait beaucoup réagir le grand public ou les médias. Mais ce qu’il se passe au Kazakhstan n’a aucun rapport avec la baisse du bitcoin; des baisses de hash rate [taux de hachage, ndlr] de 10 à 20% sont assez fréquentes", explique-t-il auprès du quotidien suisse Le Temps.