Présidentielle française 2022

"Alibi", "déplacement de campagne": Ciotti fustige la venue de Macron dans les Alpes-Maritimes

Éric Ciotti ne cautionne pas la venue d’Emmanuel Macron dans son département, y voyant des visées électoralistes. Le chef de l’État a finalement fait plusieurs annonces en matière de sécurité lors de cette visite à Nice.
Sputnik
À quatre mois de l’élection présidentielle, chaque déplacement d’Emmanuel Macron est scruté, et tous ne font pas l’unanimité. La visite du Président dans les Alpes-Maritimes a notamment été critiquée par Éric Ciotti, qui a déclaré dans une lettre ouverte publiée sur Twitter qu’il ne viendrait pas saluer le chef de l’État.
Le candidat malheureux de la primaire LR dénonce une visite au "caractère électoraliste grossier", symbole d’une inquiétude face à la montée de la droite. Selon Éric Ciotti, le Président de la République court après Valérie Pécresse dans le Sud de la France. La candidate LR a en effet haussé le ton sur la sécurité lors d’un récent meeting à Cavaillon.
Éric Ciotti a par ailleurs ironisé sur le "lancement fictif" de l’hôtel de police de Nice, dont Emmanuel Macron est censé visiter le chantier. En réalité, le bâtiment est loin d’être finalisé, les équipes d’architectes n’ayant même pas encore été désignées, selon le député des Alpes-Maritimes. Les travaux devraient commencer dans deux ans.
"L’alibi est de poser la première pierre d’un commissariat, dont on n’a même pas déposé le permis de construire! C’est très clairement un déplacement de campagne du candidat Macron qui veut tenter de gommer son bilan calamiteux en matière de sécurité. Je ne participerai pas à cet énième événement de communication", a encore déclaré Éric Ciotti sur BFM TV.
Snobant le chef de l’État, le député s’est donc rendu à la maison d’arrêt de Nice, où il a dénoncé la faiblesse des moyens mis à disposition du personnel pénitentiaire.

Annonces sur la sécurité

Désormais rallié à Valérie Pécresse, qui l’a battu au second tour des primaires LR, Éric Ciotti avait déjà sonné la charge contre le Président dans un entretien au Figaro, ce 10 janvier. L’élu y résume le quinquennat d’Emmanuel Macron à un "Waterloo sécuritaire", reprochant au chef de l’État de laisser derrière lui une France Orange mécanique, du nom du célèbre film de Kubrick aux scènes ultra-violentes.
Malgré ces critiques, le Président s’est bel et bien rendu à Nice ce 10 janvier. Il y a annoncé plusieurs mesures liées à la sécurité, comme un triplement des amendes pour harcèlement de rue ou une augmentation du nombre des enquêteurs sur les violences intrafamiliales. Un site unique pour accueillir tous les services de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) a aussi été annoncé à l’horizon 2028.
Sur la droite de l’échiquier, Valérie Pécresse avait déjà lancé les hostilités sur le thème de la sécurité ces derniers jours, déclarant notamment souhaiter "ressortir le Kärcher de la cave", dans un entretien à La Provence. Une référence à un fameux élément de langage utilisé par Nicolas Sarkozy en 2005 à propos des violences gangrenant certaines banlieues.
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