Covid-19

Le Pr Piarroux met en garde contre "le pire" de l’épidémie à venir

Avertissant contre l’imminence des pires scénarios de l’épidémie, le professeur de parasitologie au CHU de la Pitié-Salpêtrière Renaud Piarroux tire la sonnette d’alarme sur la situation dans les hôpitaux, laquelle "devient de plus en plus alarmante". "Le drame se déroule à huis clos", indique-t-il auprès du JDD.
Sputnik
Estimant qu’en réalité le nombre de nouvelles contaminations lié au variant Omicron "est largement sous-estimé", le professeur Renaud Piarroux insiste dans les colonnes du Journal du dimanche sur l’idée que "nous sommes sortis de la trajectoire optimiste" avec l’épidémie.
Alors que quotidiennement la France continue de recenser environ 300.000 nouveaux cas de coronavirus, les chiffres des nouvelles hospitalisations n’ont pas de quoi rassurer non plus. "Il faut nous préparer au pire!", met en garde le professeur.
"La presse a évoqué un pic autour de 1.700 à 2.700 nouvelles hospitalisations par jour et occulté les scénarios catastrophes à 7.000 ou 9.000", se dit certain le professeur de parasitologie au CHU de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
D’après lui, vers la mi-janvier, l’Hexagone pourrait être confronté à "5.000 nouvelles hospitalisations par jour".
Or, "ce n'est pas une vaguelette qui nous attend fin janvier, elle pourrait être plus forte que la deuxième et la troisième vague", met en garde celui qui, en février 2020, ressentant une catastrophe à venir, avait alerté la direction de l’AP-HP sur un risque de saturation dans les hôpitaux.
Afin de contrer les pires scénarios, "il faudra se focaliser sur les urgences, qu'elles soient liées au Covid ou non", estime le parasitologue.
"Ce sera gérable si on déprogramme massivement."

"Un drame qui se déroule à huis clos"

Si, pour le professeur, cette nouvelle vague liée au variant Omicron lui rappelle la toute première phase de l’épidémie, la situation dans les hôpitaux est toutefois différente.
Le docteur affirme qu’en sortant le soir de la Pitié-Salpêtrière, il a "l’impression que le virus a disparu", "à part la longueur des files d’attente pour les tests", puisque "la ville vit avec le virus".
"À l’intérieur du CHU, par contre, la situation devient de plus en plus alarmante. Le nombre de passages aux urgences atteint déjà celui du pic de la deuxième vague, début novembre 2020, au moment où tout s'était arrêté."
Il indique que "les réanimations se remplissent", le nombre de patients ayant dépassé 3.800, "soit plus de la moitié du nombre atteint lors du pic de la première vague".
En outre, la transmissibilité du variant fait qu’"il n’est plus possible de séparer complètement les secteurs dédiés au Covid et les non Covid". Le problème est également perceptible au niveau du personnel qui est encouragé à venir s’ils ont "seulement le nez qui coule".
"Ce drame se déroule à huis clos: à l'extérieur des hôpitaux, cette dégradation des soins n'est pas perçue", souligne Renaud Piarroux.
Pointant la "lassitude [qui] n’épargne ni les experts ni les responsables sanitaires ni les journalistes", le parasitologue évoque "une conjonction entre l'approche de la présidentielle et le ras-le-bol général".

"Imposer des contraintes" aux non-vaccinés

Alors que les personnes non-vaccinées contre le Covid-19 en France représentent 56% des entrées en soins critiques, le gouvernement veut mettre en œuvre le pass vaccinal à partir de la semaine du 17 janvier en lieu et place du pass sanitaire.
Face au regain de mobilisation des "anti-vax" et des anti-pass, Gabriel Attal a affirmé le 9 janvier sur BFM TV que le gouvernement "assum[ait] de leur imposer des contraintes".
Il a également fait part d'"un plan de renforcement de notre politique de tests", dont le déploiement de "plusieurs centaines" de centres de dépistage près des centres de vaccination, alors que les files sont importantes pour se faire tester ces jours-ci.
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