L'ancien chef du Comité de sécurité nationale du Kazakhstan (KNB), Karim Massimov, a été arrêté pour trahison, avec plusieurs autres personnes, a fait savoir l’institution ce samedi dans un communiqué. L'intéressé avait été limogé à la suite des émeutes qui continuent de secouer le pays.
Une enquête préliminaire pour haute trahison a été lancée le 6 janvier, précise le communiqué. Le même jour, Karim Massimov, ex-Premier ministre et allié de l'ancien Président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, a été placé en détention. D'autres détails ne sont pas dévoilés "dans l'intérêt de l'enquête", précise le KNB.
Les peines pour haute trahison varient entre 10 et 15 années de réclusion et peuvent prévoir ou non la déchéance de la nationalité kazakhe.
Les troubles dans le pays
Les émeutes au Kazakhstan, le plus vaste pays d'Asie centrale, en cours depuis début dimanche, ont été déclenchées par une hausse drastique du prix du gaz liquéfié et ont rapidement dégénéré en affrontements meurtriers à travers le pays. 18 policiers ont déjà été tués, selon le ministère de l'Intérieur.
Le Président Kassym-Jomart Tokaïev a exclu de négocier avec les manifestants. Il a dissous le gouvernement, a remplacé l'ancien chef de l'État Nazarbaïev au poste de chef du Conseil de sécurité et a décrété l'état d'urgence. Le couvre-feu est également en vigueur dans le pays.
À la demande de M.Tokaïev, un contingent de maintien de la paix composé de forces des pays membres de l'OTSC (Organisation du traité de sécurité collective, regroupant l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, la Russie et le Tadjikistan) est arrivé jeudi dans le pays pour protéger les sites et bâtiments stratégiques. Ces forces ne participent pas à la maîtrise des émeutes.