Sur fond de tensions avec la minorité serbe, qui ne paye pas l'électricité depuis la fin de la guerre de 1998-99, le gouvernement du Kosovo, à très large majorité albanaise, a annoncé mardi une interdiction temporaire de miner des cryptomonnaies afin de réduire la consommation énergétique.
Durant son opération, la police a "confisqué 272 appareils utilisés pour produire des Bitcoins" et une personne a été arrêtée, selon un communiqué de la police.
"L'opération s'est déroulée sans incident", a assuré le ministre de l'Intérieur Xhelal Svecla sur Facebook.
Équivalent de la consommation de 500 maisons
L'équipement confisqué utilisait en électricité l'équivalent de la consommation mensuelle de 500 maisons, soit entre 60.000 et 120.000 euros, selon le ministre des Finances Hekuran Murati, également sur Facebook.
"Nous ne pouvons pas permettre que certains s'enrichissent illégalement sur le dos des contribuables", a-t-il ajouté.
Les quelque 120.000 Serbes restés au Kosovo après la fin de la guerre de 1998-99 restent fidèles à Belgrade et ne reconnaissent pas l'autorité de Pristina.
Selon les médias locaux, la consommation énergétique de la minorité serbe installée dans le nord du Kosovo coûte environ 12 millions d'euros par an.
Crise énergétique
La crise énergétique au Kosovo s'est aggravée après la panne d'une unité de production de l'une des deux centrales du pays, poussant le gouvernement à prendre en décembre des mesures de restrictions électriques.
Au début de la semaine, la police avait déjà mené deux opérations dans la communauté albanaise et saisi 70 appareils de minage de cryptomonnaies.
Selon le ministre de l'Economie Artane Rizvanolli, cette chasse aux appareils de minage est une "mesure d'urgence" pour faire face à la crise.
Certains experts se sont toutefois interrogés sur la légalité de ces opérations de police, aucune loi au Kosovo ne régulant le secteur des cryptomonnaies.
Pristina assure toutefois qu'un projet de loi sur les cryptomonnaies avait été présenté en octobre au Parlement en vue d'une adoption avant fin 2021, mais qu'il est toujours en attente.