Les opposants aux éoliennes célèbrent une victoire en Eure-et-Loir, dans la région naturelle de la Beauce. La préfecture du département a rejeté l’installation de neuf éoliennes, sur les communes de Flacey, Dangeau et Logron. Hautes de 200 mètres, elles devaient se situer entre 37,1 et 37,8 kilomètres des radars des armées d’Orléans-Bricy et être "en intervisibilité électromagnétique", explique le service environnement de la préfecture cité par Le Parisien.
Les éoliennes ont ainsi été jugées trop hautes et empêchant le fonctionnement du site militaire. Bricy, la principale base française pour les gros avions de transport, abrite près de 2.000 militaires de l’Armée de l’air et de l’espace, détaille le quotidien. C’est également là que se trouve le commando parachutiste de l'air nᵒ10 (CPA 10).
Un projet à réviser
L'échec de ce projet ne devrait pas être trop significatif car 255 éoliennes fonctionnent déjà dans le département, et une soixantaine d’autres sont en cours de construction ou autorisées. Les opposants aux éoliennes, fédérés dans le collectif Stop Éolien 28, se réjouissent néanmoins.
Le promoteur à l’origine du nouveau parc, RP Global, ne veut pas contester l’arrêté préfectoral en justice, mais s'apprête à modifier le projet, a indiqué au Parisien Arnaud Ponche, directeur général de ce bureau d’études. Il devrait déposer un nouveau dossier pour autorisation avant la fin janvier. La hauteur des éoliennes sera révisée à la baisse afin de respecter les contraintes imposées par la présence des radars de la base aérienne.
Le succès n'est pas garanti
Un parc de quatre éoliennes a été inauguré le mois dernier à Parthenay (Deux-Sèvres) et a été "parfaitement accepté par la population et les élus locaux", a souligné M.Ponche pour le média.
Mais les projets d’implantations d’éoliennes ne sont pas toujours bien accueillis par les habitants. Ainsi, un sondage réalisé en décembre par l’Ifop à l’initiative de plusieurs associations auprès des riverains de la montagne Sainte-Victoire, dans le Var, où 22 mâts sont installés, a montré un rejet total des éoliennes, relatait Le Figaro. Parmi les arguments sont cités la beauté des paysages altérée, le calme et le silence affectés et une attractivité touristique perturbée.
Également en décembre, un référendum local a été tenu à Yèvres (Eure-et-Loir), pour savoir si les riverains sont "pour ou contre tout projet éolien sur le territoire de la commune". 90,36% des participants ont répondu non, relate Le Parisien. Or, ce vote n’est que consultatif et la préfecture, qui mène des états généraux de la transition écologique, ne le commente pas et explique que les projets ne sont pas abandonnés.
Le retour au charbon
En attendant, allant à l'encontre de ses priorités vertes, la France se voit obligée de mobiliser ses dernières centrales à charbon afin d'éviter un black-out. Pour faire face aux tensions d’approvisionnement en électricité cet hiver, le ministère de la Transition écologique s’apprête à faire voter un décret en vue de produire de l’électricité pendant 1.000 heures durant deux mois via la combustion de charbon. Le projet de décret prévoit de relever temporairement le plafond d'émission de CO2 des centrales électriques, fixé par la loi énergie-climat de 2019.