Scission
"En 2008, sous l’impulsion d’Abou Zaïd, alors émir d’AQMI*, il a été décidé de se rapprocher des autres groupes terroristes au Sahel et en Afrique de l’Ouest. C’est ainsi que des membres de Boko Haram ont suivi des formations dans les rangs d’AQMI* au nord du Mali. Puis Ansaru a été créée en 2012 par des terroristes de Boko Haram qui ont décidé de faire scission car ils considéraient que Abubakar Shekau était trop extrémiste. Il s’avère que parmi les djihadistes qui ont créé Ansaru figuraient ceux qui avaient été formés par AQMI*, l’un d’eux était un des premiers émirs d'Ansaru, Khalid Bernawi", explique Djalil Lounnas.
"C’est Ag Ghali qui a mené cette mission car il a les moyens et les relations qu’il faut pour une telle opération. En réalité, il applique les recommandations du manuel qu’Ayman al-Zawahiri avait adressé à toutes les filiales de son organisation en 2013. Il avait notamment demandé d’attirer vers Al-Qaïda* tous les groupes terroristes islamistes. Ag Ghali applique à la lettre cette démarche inclusive", souligne-t-il.
Le contrôle des trafics
"Ce qui est certain, c’est qu’Al-Qaïda* à travers le GSIM a réussi à mettre un pied au cœur de l’Afrique de l’Ouest en officialisant cette alliance avec Ansaru. C’est un coup stratégique et médiatique important pour Ag Ghali qui est le véritable chef d’AQMI*. C’est aussi une opportunité financière pour le GSIM* qui peut ainsi mettre la main sur les voies des trafics".