La nomination d'un député LREM à la tête d'un lobby de l'alimentaire fait tiquer à gauche

Des députés de l'opposition et Greenpeace ont épinglé le député LREM Mickaël Nogal annoncé en mars prochain, comme futur N.2, de l'association nationale des industries alimentaires (Ania), répertorié comme un lobby.
Sputnik
"Mickaël Nogal, actuellement Député de la Haute-Garonne est nommé ce jour Directeur général de l'Ania. Il prendra ses fonctions le 1er mars prochain, après la fin de la session parlementaire", a annoncé dans un communiqué diffusé mercredi, l'association qui représente les entreprises alimentaires françaises.
"Je suis très fier et heureux de rejoindre l'ANIA pour mettre mon expérience au service de la première industrie du pays", a affirmé M. Nogal cité dans ce même communiqué.
"Je ne cumulerai pas les deux activités. Le jour où je commence à l'Ania, je ne serai plus député", a assuré M. Nogal à l'AFP. Celui-ci a précisé son intention de démissionner de ses fonctions de député de la 4e circonscription de Haute-Garonne, sans pour autant donner un calendrier précis.
Depuis la loi Sapin 2 de 2016, les parlementaires ne peuvent plus exercer une activité de représentant d'intérêts.

Réactions de la gauche

L'annonce de cette future prise de fonctions a fait grincer les dents de Greenpeace France estimant qu'il s'agissait "d'un beau cadeau pour ce lobby, qui est l'un des plus puissants du secteur".
"Fusion de La République En Marche et des lobbies: épisode 529", a ironisé l'ONG sur twitter.
"En #Macronie, les députés obéissent d'abord aux lobbys. Puis ils deviennent lobbyistes aussi", a moqué Manuel Bompard, député européen et directeur de campagne du candidat LFI à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon.
La députée écologiste et porte-parole de Yannick Jadot, Delphine Batho a relevé également sur Twitter que la fin de la session parlementaire ne correspondait pas à la fin du mandat de député.
M. Nogal a précisé à l'AFP avoir travaillé dans l'agroalimentaire avant son mandat de député et s'être "déporté de ces sujets" depuis 2017.
"Depuis toujours je me suis assuré qu'il n'y avait pas de conflit d'intérêt", a affirmé M. Nogal qui s'est spécialisé sur le sujet "logement" et a été corapporteur de la loi Climat et 3DS, celle-ci étant toujours débattue au parlement.
M. Nogal qui fut une des chevilles ouvrières des Jeunes avec Macron, avait annoncé son intention de ne pas se représenter dans La Dépêche du Midi, en vue des prochaines législatives.
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