Une soirée municipale tourne à "l’orgie" en Bretagne, des sanctions réclamées contre le maire

Le repas organisé le 10 décembre à Carhaix en présence du maire, également vice-président du conseil régional, et d’adjoints, fait le buzz en Bretagne. Certains élus appellent à des sanctions car la soirée, annulée pour des raisons sanitaires, mais tenue néanmoins en petit comité, se serait transformée en "orgie".
Sputnik
Cette soirée de fin d’année, à l'origine d'un scandale qui n'en finit pas, était initialement destinée à tous les agents municipaux de Carhaix (Finistère). Face à la crise sanitaire, le repas, prévu pour le 10 décembre, a été annulé à la dernière minute. Mais il a tout de même eu lieu, en comité restreint...
Le maire, Christian Troadec, également vice-président du conseil régional de Bretagne, et certains de ses adjoints, auraient dîné et bu à outrance toute la nuit. Cela aurait dû rester discret, mais a été rendu public le 1er janvier par un élu d’opposition, le communiste Pierre-Yves Thomas, dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux. Scandalisé, il décrit le repas comme "une orgie", en condamnant des faits "inadmissibles" et "innommables".

Des témoins confirment les accusations

D’après des témoignages recueillis par Le Télégramme, il y avait de l’alcool sans "aucune limite": "Du blanc, du rouge, du champagne". Selon les informations du média, l’état des toilettes à l'issue de la fête "a nécessité l’intervention spécifique d’un agent municipal pour le nettoyage".
Un agent de la ville souhaitant rester anonyme a également ajouté que les soirées "très alcoolisées" sont récurrentes dans la commune, "notamment après les conseils municipaux".

Réactions des élus

Gilles Pennelle, président du groupe Rassemblement national au Conseil régional de Bretagne, a officiellement demandé, dans une lettre ouverte datée du 4 janvier, à Loïg Chesnais-Girard, président de la collectivité bretonne, de démettre Christian Troadec de son poste de vice-président.
Toujours le 4 janvier, des conseillers régionaux du groupe "Nous la Bretagne" (LREM) ont diffusé un communiqué dénonçant "un sérieux problème éthique et moral" et demandant une sanction à l’encontre de Christian Troadec. "Ce type de comportements est en contradiction totale avec ce que peuvent attendre les citoyens, d’élus de la République […] Utiliser l’argent public pour payer les soirées trop arrosées de certains élus est intolérable", ont-ils écrit, cités par Le Télégramme.
Le 5 janvier, c'est la présidente du groupe Hissons haut la Bretagne au Conseil régional de Bretagne, Isabelle Le Callennec, maire de Vitré, qui a réagi. "M. Troadec doit démissionner de lui-même. S’il ne le fait pas, c’est à Loïg Chesnais-Girard de lui retirer sa vice-présidence", a-t-elle écrit dans un communiqué cité par Le Télégramme. "M. Troadec et certaines personnes de son entourage seraient même coutumiers du fait, avec de l’argent public et dans le contexte sanitaire que l’on sait", a également fustigé l'élue.

L'accusé réagit

Mercredi soir, Christian Troadec a fini par sortir du silence. Dans un communiqué, il a condamné une "manœuvre politicienne", sans pour autant répondre aux faits dénoncés. Il évoque notamment "des oppositions régionales prenant des allures de maccarthysme moralisateur", relate Le Télégramme. Quant à "une polémique stérile sur un repas qui s’est déroulé le 10 décembre dernier", ce n'était "rien de plus ni de moins que les autres années en termes de dépenses publiques".
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