Un an après l’assaut du Capitole, les promesses d’union de Biden n’ont jamais sonné si creux

Un an après l’assaut du Capitole, où en sont les promesses d’unité américaine de Joe Biden, qui avait fait de l’union la priorité de son mandat? Pour Gérald Olivier, spécialiste des États-Unis à l’IPSE, le Démocrate a accentué les divisions.
Sputnik
Le 6 janvier 2021, il y a tout juste un an, des milliers de soutiens de Donald Trump investissaient le Congrès américain pour marquer leur désaccord avec le résultat de l’élection présidentielle de 2020, qu’ils considéraient comme "volée" par les Démocrates. Les images avaient rapidement fait le tour de la planète et mis en lumière comme rarement les divisions politiques qui gangrènent les États-Unis.

"Président de tous les Américains"?

Après cet épisode dramatique, Joe Biden avait promis lors de son inauguration de faire de l’unité des États-Unis le chantier le plus important de son mandat. "Aujourd’hui, en ce jour de janvier, toute mon âme est là-dedans: Réunir l’Amérique. Unir notre peuple. Et unir notre nation", promettait le nouveau Président. Près d’un après, qu’en est-il de cette promesse?
"Ce thème de l’unité, c’était du discours. C’est un thème qui n’a absolument pas été suivi d’actions dans ce sens", rétorque Gérald Olivier, spécialiste des États-Unis à l’Institut prospective & sécurité en Europe (IPSE).
D’après lui, Joe Biden a cherché à "détricoter" l’héritage de Donald Trump, qu’il s’agisse "d’immigration, d’énergie, de commerce"… Ainsi, le 46e Président des États-Unis s’est-il d’emblée mis à dos un pan conséquent de la population américaine, à qui il avait promis un an plus tôt qu’il serait le "Président de tous les Américains".
Au sein même de sa famille politique, Joe Biden est en difficulté. Et ce, parce qu’il a pris des "positions beaucoup plus à gauche que celles qu’il avait annoncées pendant sa campagne", lors de laquelle il avait présenté une image plutôt centriste modérée. Exemple probant: Son plan "Build back better" (Mieux reconstruire), une série de réformes sociales et écologiques chiffrée à 1.800 milliards de dollars, est considéré comme très à gauche. Il suscite ainsi les réticences des Démocrates centristes. Hostile au projet, le sénateur démocrate de Virginie-Occidentale, Joe Manchin, a annoncé depuis le plateau de Fox News, la chaîne référence de la droite conservatrice américaine, qu’en l’état, il ne voterait pas le projet de loi.
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