"On bascule d’une société de liberté à une société de contrôle. Cela va être très difficile de revenir en arrière", prévient Pierre Gentillet devant les caméras de Sputnik.
À 214 voix contre 93 et 27 abstentions, les députés ont adopté dans la nuit du 6 janvier le projet de loi instituant le pass vaccinal en France. Pour Me Gentillet, un tel dispositif entérine le basculement vers une "société de flicage généralisé". Les députés ont notamment rejeté un amendement visant à supprimer la possibilité pour les personnes chargées du contrôle du pass d’exiger la présentation d’une pièce d’identité. Autrement dit, un restaurateur ou un bistrotier pourra exiger de vérifier l’identité de la personne contrôlée.
"Le gouvernement s’est assis sur l’État de droit. Ce que fait Emmanuel Macron satisfait son électorat, il n’a donc aucune raison de s’arrêter. Il fracture et il divise, car il ne veut en réalité rassembler qu’un camp: le sien", accuse Pierre Gentillet.
Sur BFMTV ce jeudi 6 janvier, Jean Castex a précisé que le fait de limiter le pass vaccinal dans le temps "n’est pas prévu à ce stade", "parce que la situation sanitaire est très préoccupante". La goutte de trop, pour l’avocat:
"Le Conseil constitutionnel va devoir avaler une très grosse couleuvre: il va falloir accepter de discriminer ouvertement une partie de la population. Ce n’est pas rien, on parle de plusieurs millions de personnes. L’atteinte aux libertés fondamentales est flagrante, la discrimination est injustifiée et disproportionnée", s’insurge l’avocat.