Pécresse présente son équipe "totalement paritaire" avec deux fois plus d’hommes que de femmes

Valérie Pécresse a été critiquée pour l’absence de parité dans son équipe présentée le 4 janvier, notamment par des membres du gouvernement. Emmanuel Macron a pourtant choisi 12 hommes et une seule femme dans son équipe de conseillers.
Sputnik
Mardi 4 janvier, Valérie Pécresse a inauguré son QG de campagne dans le XVIIe arrondissement de Paris et présenté son équipe. Lors d’un discours d’une quinzaine de minutes, elle a listé l’ensemble des noms qui composent les différents pôles au sein de son équipe. Elle y reprend notamment les anciens candidats du Congrès des Républicains: Éric Ciotti, Xavier Bertrand, Michel Barnier et Philippe Juvin.
"Vous avez bien évidemment tous compté, cette équipe est totalement paritaire, car nous sommes une droite qui sur ce sujet sera exemplaire", s’est targuée la candidate à la présidentielle.
Or, en comptant l’ensemble des noms, il s’avère qu’il y a quasiment deux fois plus d’hommes que de femmes: 59 pour 31.
Il n’y a que des hommes parmi les conseillers auprès de la candidate, ses conseillers spéciaux ou encore son pôle communication. La parité est toutefois quasiment respectée au sein des conseillers politiques, des porte-parole, ou encore de la cellule riposte.
Certains choix interrogent également, notamment la présence de Nadine Morano. "Valérie Pécresse ne supporte pas le débat et surtout pas d'être minoritaire", avait déclaré cette dernière en juin 2019 dans le Grand Rendez-Vous Europe 1, CNews, les Échos. "Je crois que tous ceux qui ont écouté Nadine Morano ce matin ont peut-être un peu mieux compris pourquoi j'ai quitté Les Républicains", avait rétorqué Mme Pécresse le jour même. Elle a également inclus le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, malgré leurs désaccords passés.

Critiques

L’absence de parité dans l’équipe de Valérie Pécresse a fait réagir l’écologiste Sandrine Rousseau, laquelle évoque le besoin d’une "petite séance de déconstruction d’équipe". Elle a également suscité des critiques de deux membres du gouvernement. Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au Logement, dénonce un "féminisme qui exclut totalement les femmes", soulignant l’absence de ces dernières parmi les 12 conseillers principaux de la candidate.
"Une équipe paritaire, du sang neuf, de l'audace, de la modernité... Que demander de plus?", a ironisé Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie. Contacté par le HuffPost, Geoffroy Didier, directeur de la communication de la candidate, juge "injustes" ces offensives des ministres. "Dans la cellule riposte, comme dans les postes à responsabilité, elle a vraiment veillé à être au plus près de la parité, en arbitrant aussi entre les différentes sensibilités politiques", a-t-il défendu.

Exemplarité

Emmanuel Macron lui-même n’est pas non plus exempt de tout reproche en matière de parité. Son équipe de conseiller est toujours à l’heure actuelle composée de 12 hommes et une seule femme, comme l’indique le site de l’Élysée. Cela lui avait valu des critiques dans son propre camp en mars 2021. La députée La République en marche Laëtitia Saint-Paul avait déploré que le Président passe de fait "à côté de talents".
La ministre déléguée chargée de l’Égalité femmes-hommes Élisabeth Moreno avait également souligné un manque d’exemplarité. "Si on prêche quelque chose d'aussi important, il faut donner l'exemple et nous en avons discuté", avait-elle assuré sur RTL.
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