Paul, un entrepreneur basé dans l’Yonne (89), n’en croit toujours pas ses oreilles: dans une interview donnée au
Parisien, Emmanuel Macron a déclaré avoir envie d’"
emmerder" les non-vaccinés, en "
limitant pour eux, autant que possible, l’accès aux activités de la vie sociale". "
Et donc on va continuer de le faire jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie", a-t-il avoué
. Le chef de l’État est d’ailleurs allé beaucoup plus loin en estimant que les
non-vaccinés étaient des "
irresponsables". "
Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen"
, a argué Emmanuel Macron.
Au micro de Sputnik, Carmen, une jeune francilienne de 26 ans, s’insurge contre cette accusation. Elle fait valoir que pour continuer à mener une vie sociale, les non-vaccinés "se font tester tout le temps, contrairement aux vaccinés". De son côté, Paul ne décolère pas. L’Icaunais juge les propos du Président tout simplement "lunaires".
Dans le cas où cette sortie médiatique serait un calcul politique, la stratégie du chef de l’État pourrait ne pas avoir les effets escomptés. "J’étais déjà très ancré dans l’idée de ne pas me faire vacciner à cause de la propagande gouvernementale et des effets secondaires que l’on peut constater autour de nous, là c’est rédhibitoire", confesse Marc-Antoine, 61 ans, habitant dans la région Bourgogne–Franche-Comté.
Une position que partage Carmen. Si la Francilienne souligne en effet qu’elle n’a "pas doute que le vaccin serve à prévenir contre les cas graves et protège les personnes âgées et à risque", reste qu’elle s’interroge également sur les effets secondaires. "Autour de moi, j’ai des connaissances, la trentaine, qui ont eu des réactions après l’injection, donc je ne sais pas comment mon corps va réagir", précise la jeune femme. Des craintes que le gouvernement aurait pu dissiper après un an de campagne de vaccination, sauf que Carmen indique qu’elle ne "fait pas confiance à l’État", notamment à cause de "toute la communication qui est faite autour du Covid-19".
Pourtant, tous nos interlocuteurs ont déjà eu le Covid-19, parfois à plusieurs reprises et à des niveaux plus ou moins graves. Ces expériences pourraient-elles les pousser à la vaccination? Rien n’est moins sûr, concède Paul. "Je l’ai attrapé en décembre dernier, j’ai eu un peu de fièvre, ça m’a couché une journée. Mais j’ai eu une grippe avant, en comparaison j’ai beaucoup plus souffert de la grippe, donc me faire vacciner ne m’a même pas effleuré l’esprit", se remémore-t-il.
"J’ai eu deux fois le Covid. Une première fois en décembre 2020, j’ai ressenti de la fatigue et j’ai perdu le goût et l’odorat, mais rien de bien méchant", assure Carmen. "Quant à la seconde, j’ai été aussi très fatiguée, j’ai aussi fait une crise d’angoisse, car je craignais une embolie pulmonaire", détaille la jeune femme. Cependant pour elle aussi, hors de question de se faire inoculer dans un futur proche.
"Dès lors qu’il y a un traitement qui fait l’affaire, je pense que le vaccin n’est pas nécessaire", affirme Marc-Antoine. Il explique que lors de sa deuxième contamination, en mai 2021, où il a eu des détresses respiratoires importantes, "j’ai pu suivre immédiatement ou presque le traitement à base d’Ivermectine et Azithromycine et cela m’a guéri en 48 h", certifie le sexagénaire. Un protocole d’ailleurs suivi par Nicolas Dupont-Aignan, comme il le déclarait sur son compte Facebook. "En quelques jours, j’étais remis sur pied, grâce aux soins précoces qui, malheureusement, ne sont pas à la portée de tous les Français, car il n’y a que certains médecins qui les prescrivent", a assuré le président de Debout la France le 20 décembre dernier.
Néanmoins, ces deux médicaments ne font pas l’unanimité dans la communauté scientifique pour lutter contre le Covid-19. À l’image de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a mis en garde contre
l’usage de l’ivermectine à tous les stades de l’infection au coronavirus, excepté pour des essais cliniques.
Au-delà de leurs appréhensions, la coercition que devrait exercer le
pass vaccinal, actuellement en discussion à l’Assemblée nationale, finira-t-elle par les pousser dans leurs derniers retranchements? Paul et Marc-Antoine sont catégoriques: leur position ne bougera pas d’un iota. Carmen, elle, prévient que dans son cas, "
cela va être difficile" de résister: