La petite phrase d’Emmanuel Macron sur les personnes non-vaccinées continue de faire des remous. Le Président, qui avait déclaré au Parisien vouloir "emmerder" les non-vaccinés, leur déniant également le statut de citoyen, essuie désormais un maelstrom de critiques.
Dans les couloirs du palais Bourbon, Marine Le Pen a notamment fustigé l’attitude du chef de l’État. En écho à Christophe Castaner, qui avait salué une forme de "franchise" dans les propos du Président, l’ex-présidente du RN a pour sa part parlé de "violence" et de "chaos".
"Ce n’est pas de la franchise, mais de la violence. Le Président est le garant de la cohésion nationale, mais Macron est le promoteur de la division nationale […] S’il croit convaincre les vaccinés avec des propos pareils, ils se trompent […] Il restera comme le Président ayant mis en place le chaos, la violence et la division", a-t-elle ainsi déclaré devant la presse.
La candidate à l’élection présidentielle a rappelé que les personnes non-vaccinées n’avaient "violé aucune loi" et n’étaient ni des délinquants ni des criminels. Elle a encore affirmé qu’Emmanuel Macron n’avait "jamais eu de propos aussi durs à propos des djihadistes".
Un parallèle d’ailleurs déjà dressé par l’éditorialiste Eugénie Bastié, qui s’était émue que le Président mette en doute la citoyenneté des non-vaccinés, mais pas celle des terroristes.
Le Président avait en effet affirmé qu’un non-vacciné était un "irresponsable", dans les colonnes du Parisien, ajoutant qu’un "irresponsable n'est plus un citoyen".
Tempête à l’Assemblée
Marine Le Pen n’a pas été la seule à tacler le Président, puisque la sortie médiatique d’Emmanuel Macron a provoqué un tollé à l’Assemblée nationale. Les députés, censés voter le projet de loi sur le pass vaccinal, ont une nouvelle fois dû suspendre leurs travaux, dans une ambiance électrique.
Plusieurs d’entre eux ont réclamé que le Premier ministre vienne s’expliquer devant l’hémicycle, pour que les débats puissent reprendre. Celui-ci s’est finalement présenté ce 5 janvier. Certains ont alors exigé qu’il présente des excuses au nom du chef de l’État, comme la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot.
Emmanuel Macron a cependant pu compter sur le soutien de ses troupes. Outre Christophe Castaner, Édouard Philippe a lui aussi tenté d’éteindre l’incendie sur France 2. L’ancien Premier ministre a déclaré que le Président s’exprimait "parfois de façon familière", mais qu’il avait au moins fait passer son message.
Même solidarité du côté du porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, qui a repris le langage du chef de l’État en déclarant que les opposants aux vaccins étaient ceux qui "emmerdaient vraiment la vie" des Français.