Affrontements au Kazakhstan: l’Europe, la Chine et la Russie réagissent

Plusieurs pays européens ont appelé à une désescalade suite aux manifestations au Kazakhstan, Moscou et Pékin ont, pour sa part, évoqué l’espoir d’une stabilisation de la situation dans le pays.
Sputnik
Moscou espère que la situation au Kazakhstan se stabilisera rapidement, a déclaré ce mercredi 5 janvier le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Le pays est ravagé par des manifestations dans plusieurs villes, où les manifestants sont descendus dans les rues le 2 janvier pour contester les prix élevés des combustibles.
"Nous espérons la normalisation la plus rapide possible de la situation dans le pays avec lequel la Russie est liée par des relations de partenariat stratégique et d'alliance, des contacts fraternels et humains", indique le document.
La Russie est favorable à la normalisation de la situation au Kazakhstan par le dialogue plutôt que par l'agitation, a ajouté le ministère russe.
"Nous suivons de près les événements dans ce pays voisin frère. Nous sommes favorables à une résolution pacifique de tous les problèmes dans le cadre constitutionnel et juridique et par le dialogue, plutôt que par des émeutes de rue et la violation des lois", indique le communiqué.
En même temps, les autorités russes ont renforcé les mesures de sécurité près de l'ambassade du Kazakhstan à Moscou, a rapporté un correspondant de Sputnik. Il y a plusieurs voitures de police devant l'ambassade, il n'y a personne et la situation reste actuellement calme. Avant, un jeune homme a été repéré devant la mission diplomatique kazakhe tenant un piquet solitaire en soutien aux manifestants avec le drapeau national dans les mains, ajoute le journaliste sur place.
En outre, le ministère a noté rester en contact avec ses missions diplomatiques au Kazakhstan.
"La situation de nos missions diplomatiques et consulaires reste calme. Selon les informations dont nous disposons pour l'instant, aucun citoyen russe se trouvant en République du Kazakhstan n'a été blessé. Nous continuons à suivre de près l'évolution de la situation", a conclu le ministère.

La réaction internationale

Plusieurs pays européens ont appelé à une désescalade de la situation tendue au Kazakhstan, dont notamment l’Allemagne, la Biélorussie, la Chine, la Pologne et l’Ukraine.
Le ministère biélorusse des Affaires étrangères estime qu'il est important de stabiliser la situation au Kazakhstan et de mettre fin aux troubles, et espère que les dirigeants du Kazakhstan y feront face.
"Nous ne sommes pas indifférents à ce qui se passe au Kazakhstan ces jours-ci. C'est un pays proche de nous, notre allié, et nous suivons la situation avec attention et inquiétude", a déclaré le porte-parole du ministère biélorusse des Affaires étrangères, selon son site.
Le cabinet allemand suit de près les événements au Kazakhstan et appelle à un dialogue entre les autorités et les manifestants, selon le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Christopher Burger.
À leur tour, les autorités chinoises croient en la normalisation de la situation au Kazakhstan et soutiennent les mesures prises par le Kazakhstan pour protéger la sécurité publique, d’après le ministère chinois des Affaires étrangères.
Le président en exercice de l'OSCE et ministre polonais des Affaires étrangères, Zbigniew Rau, a aussi appelé à une désescalade de la situation au Kazakhstan et s'est dit convaincu à cet égard que la violence ne résoudrait pas les problèmes.
"En tant que président de l'OSCE, j'ai suivi de près les récents événements au Kazakhstan. La violence n'est jamais la bonne réponse pour résoudre les problèmes actuels. J'appelle à une désescalade de la situation et au début du dialogue dans le plein respect des engagements de l'OSCE", a écrit M.Rau dans une déclaration sur Twitter.
L’Union européenne s’est aussi exprimée concernant la situation au Kazakhstan. Bruxelles a appelé les autorités du pays à respecter le droit des citoyens à manifester pacifiquement, tout en exhortant les protestataires à éviter les violences.

Des manifestations au Kazakhstan

Alors que les prix du gaz ont connu une augmentation, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes du pays, en commençant par celles du 2 janvier dans les villes de Janaozen et d'Aqtaw, dans la région de Manguistaou.
État d’urgence, le Président dénonce une agression extérieure: la situation au Kazakhstan - vidéos
Dans la nuit du 4 au 5 janvier, des manifestants ont fait irruption dans la mairie d'Almaty et y ont mis le feu. Près de 500 civils dont 130 femmes et personnes âgées ont été passés à tabac à Almaty pendant les heurts. Le Parquet d'Almaty et au moins 120 véhicules ont été incendiés. Plus tard, des manifestants se sont introduits dans la résidence du Président. La police kazakhe a arrêté plus de 200 personnes à Almaty.
Le Président Tokaïev a annoncé que les heurts avaient fait des morts et des blessés parmi les policiers et promis de prendre des mesures rigoureuses pour rétablir le calme. Le soir du 5 janvier, l’état d’urgence a été décrété sur l’ensemble du territoire kazakh.
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