"Tutos sur Internet": un pirate crée des milliers de faux pass sanitaires à Lyon

Une jeune Lyonnaise est parvenue à s’immiscer sur le site de la Sécurité et à publier des milliers de faux pass sanitaires. Les fraudes n’ont cessé de se multiplier depuis l’entrée en vigueur des QR codes, relate le Progrès.
Sputnik
Alors que les députés se sont écharpés ce 3 janvier sur le projet de loi relatif au pass vaccinal, les fabrications de faux continuent d’alimenter la chronique. À Lyon, une jeune femme de 23 ans doit d'ailleurs passer devant la justice pour avoir falsifié des milliers de pass sanitaires, a annoncé Le Progrès.
Pour ce faire, cette mère de famille au RSA a réussi à s’introduire sur la plateforme de la Sécurité sociale, à l’aide d’identifiants de soignants, glanés sur Internet. Elle a par la suite pu gratifier de doses virtuelles les fraudeurs qui lui en faisaient la requête, et leur fournir comme cela de "vrais-faux" pass sanitaires.
"Je demandais la carte vitale ou le numéro de sécu du fraudeur que je rentrais sur le site. Je lui administrais une dose virtuelle. Il recevait ensuite un mail officiel de confirmation […] J’ai dû prendre l’identifiant de 200 à 300 praticiens", explique ainsi l’intéressée au Progrès.
Une affaire juteuse, puisque la faussaire aurait facturé chaque pass entre 50 et 100 euros, selon France 3. Après perquisition, 14.000 euros ont d’ailleurs été retrouvés dans son appartement. D'après son avocat, aucune compétence particulière n’est nécessaire à ce genre de manœuvre: la jeune femme se serait formée sur le tas, en regardant des "tutos sur Internet".
Interpellée début décembre, la fraudeuse doit être présentée à un juge d’instruction ce 3 janvier. Elle risque jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende.

De la fraude individuelle aux faux pass en quantité industrielle

Depuis l’instauration du pass sanitaire l’été dernier, les affaires de fraude ont explosé. Dans les cas les plus communs, les indélicats se contentent d’emprunter le pass d’une connaissance pour rentrer dans un lieu contrôlé.
Une pratique que le gouvernement souhaiterait d’ailleurs voir sanctionner de 1.000 euros d’amende, contre 135 euros actuellement.
Certains vont quelquefois plus loin, en présentant un pass au nom d’une célébrité. Début octobre, un homme avait ainsi voulu entrer dans un hôpital marseillais en produisant un pass au nom… d’Emmanuel Macron! La supercherie avait finalement été éventée et le plaisantin arrêté.
À côté de ces fraudes individuelles, des trafics plus sérieux se sont aussi mis en place, qui impliquent à l'occasion des soignants. Fin septembre, une employée de vaccinodrome avait en effet été interpellée après avoir écoulé une vingtaine de faux pass sanitaires. Même son de cloche à La Réunion, où un généraliste avait produit une centaine de faux documents, en octobre.
La situation se complexifie encore lorsque les détenteurs de faux pass doivent être hospitalisés. Mi-décembre, Olivier Véran avait d’ailleurs exhorté les contrevenants à se dénoncer dès leur arrivée dans un établissement de santé, afin ne pas compliquer leur prise en charge.
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