Dans l’après-midi du lundi 3 janvier, la présence d’hydrocarbures a été détectée dans le canal de Marseille au Rhône, à Martigues, à une quarantaine de kilomètres de Marseille, rapporte 20 Minutes. La fuite provient de la raffinerie Total La Mède située à proximité.
"Des hydrocarbures se sont retrouvés dans notre réseau d’égouts et ont été entraînés jusqu’au canal", a expliqué au média le directeur de la plateforme, Philippe Billant.
"Nous sommes en train de procéder à un pompage et nous avons procédé à l’installation de deux barrages", a-t-il précisé. Le secrétaire général CGT de Total La Mède Fabien Cros a quant à lui indiqué à BFM TV qu’une purge de bac serait à l’origine de cette fuite.
La direction se veut optimiste quant aux conséquences de l’incident, car le volume d’hydrocarbures ayant fuité se mesurerait "plus en litres qu’en mètres cubes". Une cellule de crise a été mise en place et la zone a été balisée. M.Billant a assuré que la fuite avait été contenue dès lundi soir. Une investigation sera menée pour déterminer le cheminement des substances.
Polémique sur l’huile de palme
Cette raffinerie, qui fait notamment du recyclage de résidus d’hydrocarbures en tous genres, produit également du biocarburant à base d’huile de palme. Ce dernier point lui avait valu un blocage par des militants de l’ONG Greenpeace en octobre 2019. "La raffinerie de La Mède est un haut lieu de la déforestation importée en France, qui importe 550.000 tonnes d'huile de palme par an, ce qui correspond à 64% de la consommation française", avait dénoncé auprès de l’AFP Clément Sénéchal, porte-parole de la section française de l’organisation.
En avril 2021, plusieurs associations, dont Greenpeace, ont obtenu gain de cause en justice contre le groupe Total en le forçant à revoir son étude d'impact de l'utilisation d'huile de palme importée d'Asie. Elles n’avaient cependant pas obtenu l’annulation de son autorisation d’exploitation. En juillet, le groupe a finalement annoncé l’abandon du recours à l’huile de palme d’ici à 2023.
Son directeur général Patrick Pouyanné a assuré avoir "souhaité repenser un certain nombre de sujets qui ont pu créer des polémiques, dont la fameuse huile de palme", et souhaite désormais faire du géant français une compagnie "qui s’engage pour le développement durable".