Alors que l’exécutif semble vouloir accélérer sur la vaccination face aux hausses des contaminations par le coronavirus, via le pass vaccinal notamment, voici que les débats sur le port du masque reprennent de la vigueur.
Plusieurs personnalités politiques ont en effet insisté pour désormais privilégier les masques FFP2, censés être plus protecteurs que les simples masques chirurgicaux. Sur RTL, Éric Ciotti a ainsi incité à utiliser largement ces masques "bec de canard", tout déplorant que les réserves françaises soient limitées.
"J’appelle à la généralisation du FFP2. Le masque chirurgical ne protège que dans 30% des cas des contaminations, selon une récente étude. Pour le FFP2, on arrive à plus de 99%. Mais aujourd’hui nous n’avons pas les stocks. La production de FFP2 en France a chuté de 90%. Là encore, c’est un manque d’anticipation", a-t-il ainsi déclaré à la radio privée.
Le candidat déçu de la primaire LR a invité l’État à doter les personnels de santé et les enseignants de ces protections, tout en admettant que le prix de ce type de masque restait prohibitif.
Un constat similaire a été tiré par Philippe Juvin, chef des urgences à l'hôpital Pompidou. Sur Twitter, le médecin a conseillé le port du FFP2 en intérieur, se demandant lui aussi si la discrétion du gouvernement sur le sujet était due à des stocks restreints.
Les équipes de campagne de Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Fabien Roussel (PCF) ont par ailleurs indiqué que des FFP2 seraient désormais distribués à l’entrée des meetings des candidats, rapporte Le Monde.
Véran temporise
Face à ces appels à généraliser ce type de masques, l’exécutif joue pour l’instant la montre. Olivier Véran a ainsi déclaré qu’il ne souhaitait pas faire des FFP2 "l’alpha et l’oméga de la lutte contre le virus", dans un entretien au Journal du Dimanche. Le ministre de la Santé a ajouté que les dispositifs chirurgicaux offraient déjà une protection "très élevée".
Aucune mesure en ce sens n’a été évoquée lors des dernières conférences d’Olivier Véran ou de Jean Castex, à propos des renforcements des restrictions sanitaires.
Plusieurs pays ont cependant franchi le pas. En Italie, les FFP2 sont ainsi nécessaires pour prendre les transports en commun, comme pour se rendre au cinéma ou au théâtre. L’Autriche est allée encore plus loin, en l’imposant dans les lieux publics fermés, de même que dans les cafés et restaurants si le client n’est pas assis.
En France, l’explosion des contaminations semble avoir entraîné une flambée de la demande et certaines pharmacies se sont récemment déclarées en rupture de stock, rapporte BFM TV.