La Russie s'est hissée à la 10e place du classement mondial des vendeurs de chocolat en 2021, en fonction des recettes d'exportation au cours des 12 derniers mois, devançant la Suisse. La liste a été dévoilée par l'Association des entreprises de l'industrie de la confiserie (ASKOND) qui s’est référée aux données des rapports d’ITC Trademap et UN Comtrade.
L’ASKOND explique à Sputnik cette hausse par plusieurs raisons. Elle évoque ainsi entre autres la qualité des aliments, l'ambition des producteurs, ou encore la levée progressive des restrictions liées à la pandémie.
"En 2021, les exportations de produits de confiserie ont connu une augmentation de 19,1% en volume par rapport à l'année précédente. Près d'un tiers (28%) de tout le chocolat et des confiseries au chocolat produits en Russie ont été envoyés à l'étranger. À notre avis, ces résultats sont dus à la combinaison de plusieurs facteurs: la qualité traditionnellement élevée des produits, l'ambition de nos fabricants, la suppression progressive des restrictions liées à la pandémie et les mesures gouvernementales de soutien aux exportateurs", relate à Sputnik Viatcheslav Lachmankine, directeur exécutif de l'ASKOND.
Il a aussi mis en valeur la large gamme proposée, fondée sur deux siècles de production de chocolat en Russie, et la compétence de l'industrie chocolatière. Il détaille que les entreprises russes, l'association industrielle et les ministères concernés travaillent avec diligence, "ce qui permet d'ouvrir de nouveaux marchés et d'assurer la croissance régulière des exportations russes".
"Au cours des trois dernières années, un ensemble de mesures a été activement mis en œuvre pour encourager les petites et moyennes entreprises du secteur à trouver des partenaires sur les marchés étrangers", donne-t-il pour exemple.
En outre, il explique que des guides d'exportation -qui fournissent des informations de base sur les marchés clés, suffisantes pour prendre la décision de commencer à exporter et destinés à aider les débutants- sont en cours d’élaboration en Russie.
D’après Viatcheslav Lachmankine, les entreprises membres de l'Association participent régulièrement à des missions commerciales à l'étranger organisées par le Centre d'exportation russe.
"Ces mesures de soutien public au développement des exportations agroalimentaires se sont déjà révélées un outil efficace pour atténuer et surmonter les obstacles au commerce extérieur pour les entreprises exportatrices", conclut-il.
Quels pays apprécient surtout le chocolat russe?
Parmi les États dont la Russie est déjà le premier fournisseur de chocolat figurent la Chine, les Émirats arabes unis, la Mongolie et "d'autres nouveaux marchés, sans compter les marchés traditionnels de l'Union économique eurasienne et de la Communauté des États indépendants (CEI)", explique le directeur exécutif de l'ASKOND.
"La géographie des exportations de chocolat et des confiseries chocolatées russes en 2021 est assez étendue, s'élevant à plus de 90 pays. Depuis 2019, sept autres ont été ajoutés à la liste", précise Viatcheslav Lachmankine.
De plus, les ventes vers l'Asie de l'Est sont les plus fortes, en particulier la Chine avec environ 107 millions d’euros de produits au chocolat exportés (122,6 millions de dollars), la Mongolie avec près de 21 millions d’euros (25,1 millions de dollars). Ainsi que vers le Moyen-Orient, notamment l’Arabie saoudite –presque 30 millions d’euros (34,2 millions de dollars)- et les Émirats arabes unis -avec quelque 17 millions d’euros (19,4 millions de dollars), ajoute-t-il.
"Les marchés les plus prometteurs pour notre industrie de la confiserie restent la Chine et le Moyen-Orient", résume-t-il.
Faut-il s’attendre une nouvelle hausse des exportations?
Tandis que la Russie fournit déjà des confiseries à plus de 90 pays, le potentiel des marchés étrangers est loin d'être épuisé, estime Viatcheslav Lachmankine. Le volume de ses exportations de chocolat "a presque décuplé en 20 ans, soit une moyenne de +14% par an" et "les revenus d'exportation des confiseurs russes ont été multipliés par 12, soit une moyenne de +16% par an" depuis 2000.
Le directeur exécutif de l'ASKOND précise que dans les conditions actuelles où certains pays protègent leur marché intérieur, cela crée des difficultés pour les producteurs étrangers et notamment pour la Russie.
"Par conséquent, il sera difficile d'obtenir et de maintenir une nouvelle croissance de l'intérêt pour le chocolat russe uniquement grâce aux efforts de l'industrie. Pour égaler les volumes d'exportation de la Grande-Bretagne, qui occupe la neuvième place dans le classement des exportateurs de chocolat avec 188.200 tonnes d'une valeur d’environ 880 millions d’euros (1.005,9 millions de dollars), les fabricants doivent unir leurs efforts et obtenir une aide ciblée de l'État", conclut-il.