La hausse des prix à la consommation a dépassé les attentes puisque la médiane des estimations d'économistes la donnaient à 30,6%, et elle est plus forte encore pour certaines catégories de produits comme l'alimentation, les boissons ou les transports.
La livre turque a perdu 44% de sa valeur en 2021 en réactions aux baisses de taux à répétition décidées par la banque centrale, l'administration Erdogan donnant la priorité à la réduction du coût du crédit et aux exportations au détriment de la stabilité monétaire.
Elle a encore cédé jusqu'à plus de 4% lundi matin face au dollar américain.
Pour Ozlem Derici Sengul, économiste et associée du cabinet Spinn Consulting à Istanbul, l'inflation pourrait atteindre 50% dans les prochains mois si l'orientation de la politique monétaire n'est pas rapidement inversée, en raison notamment du relèvement de 50% du salaire minimum et de la hausse de certains prix administrés.
"Les taux doivent être immédiatement et fortement relevés, c'est une urgence", a-t-elle dit, tout en jugeant peu probable que la banque centrale change de stratégie.
Cette dernière a ramené son principal taux d'intérêt de 19% à 14% depuis septembre en assurant que les facteurs qui tirent les prix à la hausse devraient rapidement se dissiper.