"Circulez, il n’y a rien à voir": comment ces trois faux policiers ont été démasqués par des vrais

Deux agents du commissariat de Perpignan ont interpellé trois faux policiers qui effectuaient un contrôle routier, selon L’Indépendant. L’arnaque aux faux agents est bien connue en France, mais peut être évitée par de simples gestes.
Sputnik
Dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 janvier, trois individus se faisant passer pour des agents de la BAC (brigade anticriminalité) ont été aperçus par deux jeunes agents hors services qui rentraient chez eux, rapporte L’Indépendant. Les faux policiers effectuaient un contrôle à Perpignan, occupés à vérifier un véhicule, mais leur attirail n’a pas trompé les vrais fonctionnaires.
Tout d’abord, les deux agents n’ont pas reconnu de potentiel collègue qu’ils croisent habituellement au commissariat. Les trois hommes portaient bien un brassard de police, mais aussi des gilets pare-balles, et l’un d’eux avait une arme à la ceinture, mais pas le modèle utilisé par les forces de l’ordre. Elle s’est avérée factice. La supercherie a définitivement pris fin lorsque, arrivés à leur hauteur, l’un des escrocs leur a lancé: "Circulez, il n’y a rien à voir".
Les deux policiers en civil ont alors interpellé les trois faux collègues, âgés d’une vingtaine d’années, selon le journal. Des renforts ont été dépêchés sur place. Les faux policiers ont été placés en garde à vue pour "usage de fausse qualité", un type d’escroquerie punie de cinq ans d’emprisonnement et de 375.000 euros d’amende. Dans ce cas-ci, puisque les interpellés ont pris "indûment la qualité d'une personne dépositaire de l'autorité publique", les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et 750.000 euros d’amende.

Arnaque fréquente

Il n’a pas été précisé pourquoi les trois faux agents ont mis en place une telle mise en scène, mais d’après un policier de terrain de la région parisienne interrogé par Actu17, cela sert souvent à "dérober des biens dans la voiture ou même le véhicule de leur victime. Il est aussi parfois question d’obliger les victimes à régler immédiatement de fausses contraventions en liquide".
Dès mars 2020, lors du premier confinement, certains escrocs s’étaient déguisés en faux policiers pour effectuer de faux contrôles d’attestation et ainsi récolter directement les 135 euros d’amende. Le ministère de l’Intérieur avait alors rappelé que tout procès-verbal, quel qu’il soit, est toujours distribué en format électronique et papier et doit être réglé par voie postale.

Comment éviter les vols par ruse?

Pour lever tout doute, il convient également de demander la carte professionnelle de l’agent. Comme le montre cette image partagée par la police nationale du Var, plusieurs éléments permettent de vérifier son authenticité: sa puce électronique sur la gauche, son marquage optique "RF" avec inversion des couleurs, ou encore son léger relief.
Cette simple question permet également de se prémunir des visites impromptues de faux agents ou professionnels (plombiers, techniciens) à domicile pour voler des biens à l’intérieur. Cela a été le cas le 27 décembre à Reims (Marne), où plusieurs personnes âgées, des victimes privilégiées, se sont fait avoir par de prétendus agents de la "brigade anti-fraude" du commissariat, a rapporté L’Union. En août 2020, la police nationale avait publié une vidéo sur comment éviter ce type de vol. Appeler l’organisme que le professionnel prétend représenter peut également permettre de vérifier si l’intervention était prévue.
La période des fêtes est également plus propice à la visite de faux policiers ou pompiers venant solliciter des dons et des étrennes, une démarche la plupart du temps interdite, notamment dans la capitale depuis 1955. D’après Philippe Goujon, maire du XVe arrondissement de Paris, ces vols par ruse ont été deux fois plus nombreux en 2021 que lors des années précédentes.
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