Au lendemain de la prise de pouvoir de Joe Biden en janvier 2021, son secrétaire d’État Antony Blinken annonçait vouloir "remettre à plat" la politique américaine au Moyen-Orient.
Après un quadriennat Trump marqué notamment par le retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien et les normalisations appuyées par Washington des relations entre Israël et plusieurs pays arabes, Biden entendait mener une politique régionale plus équilibrée que son prédécesseur.
Ainsi, un "réexamen" du soutien militaire aux monarchies du Golfe et une reprise du dialogue avec l'Iran étaient promis par la nouvelle administration à Washington. Un an plus tard, qu’en est-il?
Plus d’information dans ce dernier numéro de Lignes Rouges.
S’il faut plus de temps pour tirer un bilan global des actions américaines sous Biden dans la région, l’ancien haut-fonctionnaire français Pierre Conesa constate néanmoins que les lignes n’ont pas vraiment bougé. Les relations avec l’Arabie saoudite en sont un exemple probant.
"Si le changement de portage américain consiste à écarter un peu Mohammed ben Salmane pour négocier avec le père, ça ne change fondamentalement rien à la relation avec l’Arabie saoudite", explique-t-il.
Sur le Yémen également, les États-Unis de Biden ne sont toujours pas parvenus à brider Riyad et ses alliés dans leur guerre contre les Houthis.
Il en va de même pour le positionnement américain sur le conflit israélo-palestinien. La Maison-Blanche envisageait de tenir une politique plus dure vis-à-vis de la colonisation israélienne en Cisjordanie, mais celle-ci suit toujours son cours sans gênes venues de Washington.
À cette inertie diplomatique s’ajoute le chaotique retrait américain d’Afghanistan après 20 ans de présence. Les images, des fois inhumaines, de ce départ précipité et mal organisé, ont fait le tour du monde.
Toutefois, les États-Unis sont revenus avec Téhéran à la table des négociations sur le nucléaire, mais celles-ci n’ont toujours pas portées leurs fruits.