Le Premier ministre soudanais et ancien économiste onusien Abdalla Hamdok, 65 ans, a annoncé ce dimanche 2 janvier sa démission, dans une adresse télévisée à la Nation, moins de deux mois après être revenu au pouvoir aux termes d'un accord conclu avec les militaires.
"J'ai tenté de mon mieux d'empêcher le pays de glisser vers la catastrophe, alors qu'aujourd'hui il traverse un tournant dangereux qui menace sa survie [...] au vu de la fragmentation des forces politiques et des conflits entre les composantes (civile et militaire) de la transition [...] Malgré tout ce qui a été fait pour parvenir à un consensus [...] cela ne s'est pas produit", a-t-il détaillé.
Il a ajouté dans un discours télévisé qu'une réunion était nécessaire pour parvenir à un nouvel accord pour la transition politique du pays.
Sa démission fait suite à une nouvelle journée de manifestations et heurts au Soudan qui ont fait deux morts dans une banlieue de Khartoum. Des manifestations massives se tiennent dans le pays depuis le coup d’État du général Abdel Fattah al-Bourhane le 25 octobre.
Cet évènement avait mis fin à l'accord de partage du pouvoir entre l'armée et les civils, conclu après la chute d'Omar el-Béchir en 2019. Le processus de transition devait aboutir à des élections fin 2023.
Abdalla Hamdok avait déjà été écarté du pouvoir lors du putsch du 25 octobre. Un mois après avoir été destitué puis placé en résidence surveillée, il avait recouvré ses fonctions aux termes d'un accord politique conclu le 21 novembre avec les militaires, lesquels s'étaient engagés à la libération de tous les prisonniers politiques.