Âgée de 90 ans, elle a consacré une bonne partie de sa vie à la Russie et a écrit sur le pays, sa culture et son histoire dans plusieurs livres. Malgré son âge, l’Américaine d’origine suisse Suzanne Massie veut écrire un autre livre sur son sujet de prédilection et c’est pour cela qu’elle veut recevoir la nationalité russe, a-t-elle confié le 31 décembre à la chaîne RT.
"La seule raison pour laquelle cela arrive, c’est que je voulais pouvoir écrire mon prochain livre ici [en Russie, ndlr]. Pour pouvoir venir facilement, rester aussi longtemps que j'en ai besoin, pour faire mon travail", a-t-elle précisé.
Expliquer la Russie
Si ses connaissances lui ont permis d’être conseillère sur la Russie du Président Ronald Reagan entre 1984 et 1988, à l’époque où Washington et Moscou discutaient activement du désarmement nucléaire, la nonagénaire souligne que son objectif principal reste toujours d’"essayer d'expliquer mieux la Russie et de le faire de manière plus complète" pour les Américains.
"Ces deux peuples sont très adaptés l'un à l'autre […]. Mon point de vue personnel est qu'il est plus important que jamais que les États-Unis et la Russie développent une relation constructive, car je pense que si nous pouvons le faire - et j'espère que nous le pouvons - ce sera mieux pour le monde entier", a-t-elle ajouté.
Elle estime pourtant que sa décision d’avoir un passeport russe "ne produira certainement" aucun effet aux États-Unis, même avec les tensions actuelles entre Washington et Moscou, car les autorités américaines sont au courant "depuis le début" et parce qu’elle ne renonce pas à sa citoyenneté américaine. Par ailleurs, elle dispose d’un passeport suisse.
Sa demande de naturalisation russe
C’est en mai 2021, lors d’un séjour en Russie, que Mme Massie a annoncé sa décision de se faire naturaliser russe. Sur la chaîne NTV, elle avait souligné à l’époque avoir consacré de nombreuses années de sa vie "à rapprocher les peuples des États-Unis et de la Russie" et qu’il était tout à fait important et nécessaire" pour elle de rester en Russie afin de poursuivre sa cause.
"Si le Président Vladimir Vladimirovitch [Poutine] trouve qu'il est possible de m'accorder la nationalité russe, ce sera un honneur pour moi", avait-elle alors déclaré.
En mai, l’Américaine avait critiqué l'administration Biden pour son absence d’intérêt et d'intention pour raccommoder les liens avec la Russie, parce que Washington avait besoin d'un "ennemi extérieur".
"Je sais qu'ils diront que je suis un traître", avait-elle alors déclaré.
Comme l’indique le site personnel de Suzanne Massie, alors qu’elle était conseillère de Ronald Raegan, elle l’avait rencontré 21 fois "dans les années critiques" de la fin de la guerre froide. Notamment, c’est elle qui lui a appris l’expression russe "Faites confiance, mais vérifiez", laquelle a été ensuite utilisée à plusieurs reprises par le Président américain lors de ses pourparlers avec Mikhaïl Gorbatchev.