Fin décembre, les prix exorbitants du gaz ont dégringolé après s’être envolés jusqu’à un maximum historique de 2.190,4 dollars pour 1.000 mètres cubes suite à la réorientation vers l’Europe de méthaniers transportant du GNL américain destiné aux marchés asiatiques et déjà en route vers l’Asie.
Quelques mois plus tôt, ces mêmes tankers à destination de l’Europe avaient été détournés vers l’Asie et avaient contribué à la crise. Une crise dont la Russie et son géant gazier Gazprom ont été accusés sans fondement.
Gazprom a qualifié les accusations sur les livraisons de gaz en Europe de mensonges, ce qui n’empêche pas certains hommes politiques européens de les ressasser.
"Le chantage au gaz" de l’Europe
Intervenant jeudi 30 décembre sur la chaîne de télévision TVN24, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a désigné un responsable et un co-responsable de la crise des prix de gaz en Europe.
"La Russie est responsable et Bruxelles est co-responsable des prix très élevés de l'énergie et du gaz", a-t-il déclaré.
Il a dénoncé la menace du Nord Stream 2, qualifiant le gazoduc d’élément de chantage de la Russie sur le gaz.
"Si vous êtes polis en Europe, nous ouvrirons le robinet et le gaz coulera, sinon vous aurez des problèmes", explique-t-il à sa manière.
Le chef de gouvernement estime que l’Union européenne devrait donner une réponse commune claire à ce "chantage".
"Nous devons répondre par une politique décisive à court terme et en développant les infrastructures gazières et énergétiques à plus long terme", a-t-il ajouté.
Les prix en baisse depuis une semaine
Les prix du gaz en Europe sont en hausse depuis le mois d’avril. Début octobre, ils ont dépassé 1.000 dollars pour 1.000 mètres cubes pour atteindre un maximum historique de 2.190,4 dollars le 21 décembre. Ils ont chuté depuis jusqu’à 1.150 dollars, voire en dessous de 1.000 dollars jeudi 30 décembre.
Le recul des prix de cette dernière semaine pourrait être lié à l’augmentation des livraisons de gaz naturel liquéfié et à une hausse de la production d’électricité éolienne.
Gazprom rejette les mensonges à son encontre
Samedi dernier, les accusations de livraisons insuffisantes de gaz russe à l’Europe adressées à la Russie et à Gazprom ont été démenties par le porte-parole du groupe, Sergueï Kouprianov.
Celui-ci a rappelé qu’en 2021 Gazprom avait fourni à l’Allemagne 5,3% de plus de gaz qu’en 2020. En 2021, l’Italie, la Turquie, la Bulgarie, la Serbie, le Danemark, la Finlande et la Pologne ont également reçu plus de gaz que l’année précédente.
Contrairement à de nombreuses spéculations, le groupe poursuit le transit de gaz via le territoire ukrainien bien qu'il ait déjà rempli ses obligations prévues par le contrat pour 2021 à la mi-décembre.