La proclamation persona non grata d’un collaborateur d’origine russe de la Mission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (UNMIK) est une provocation, a annoncé ce vendredi 31 décembre l’ambassade de Russie en Serbie.
"Nous considérons cette +décision+ de Pristina comme une autre provocation contre la Russie et l’Onu, prise afin de marquer des points auprès de ses mentors occidentaux. Nous partons du fait que, conformément au droit international et à la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’Onu, qui est au cœur du règlement du Kosovo, elle n’a aucune conséquence juridique ", détaille le communiqué.
La mission diplomatique russe a appelé l’UNMIK à réagir fermement et sans ambiguïté à cette démarche des autorités autoproclamées du Kosovo en assurant la protection des collaborateurs russes de la mission onusienne.
Plus tôt en cette ultime journée de l'année 2021, la ministre des Affaires étrangères de la république autoproclamée, Donika Gervalla-Schwarz, a fait savoir sa décision de proclamer persona non grata un collaborateur russe de l’UNMIK au Kosovo en raison de son "influence néfaste perturbant la sécurité nationale".
Lieu de conflit entre Moscou et l’Occident?
Le 22 octobre dernier, les autorités du Kosovo avaient déclaré personae non grata deux membres de l’ambassade de Russie en Serbie, qui travaillaient dans l’annexe de cette mission diplomatique à Pristina.
Commentant cette démarche et des heurts entre des policiers kosovars et des civils serbes à Mitrovica et Zvecan (dans le nord du Kosovo), la Présidente de la république autoproclamée, Vjosa Osmani, a affirmé que le Kosovo était le lieu d’un "grand conflit" entre les intérêts de la Russie d’un côté, et ceux de l’Otan, l’UE et les États-Unis de l’autre.
Quant à l’UE, le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères Josep Borrell, en parlant des mêmes épisodes violents, a qualifié les actions de la police kosovare d’inacceptables.
L’indépendance du Kosovo de la Serbie, proclamée unilatéralement par les structures albanaises du Kosovo le 17 février 2008, n’est reconnue ni la Serbie, la Russie, la Chine, Israël, l’Iran, l’Espagne, pas plus que par la Grèce.