Dès la mise en place du pass sanitaire à l’été, ses détracteurs le comparaient avec la politique nazie et à apartheid, qualifiant de "collabos" ceux qui apportent leur soutien au dispositif. Des comparaisons qui ne cessent de prendre de l’ampleur alors que l’exécutif compte le transformer en pass vaccinal.
Dans ce contexte, la députée LREM des Yvelines et présidente déléguée du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Aurore Bergé, envisage de porter plainte suite à un tweet accusant des députés, elle y compris, favorables à l’instauration du pass vaccinal, d’être dignes de ceux qui votaient le statut des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
"Oser comparer la mise en place du passe vaccinal, c’est-à-dire la possibilité de mieux protéger les Français, avec un statut discriminatoire basé sur la religion de certains Français qui a envoyé des dizaines de milliers de Français juifs à la mort, je trouve que c’est profondément indigne. Et moi, j’en ai marre, matin, midi et soir, de me faire traiter de nazie ou de collabo, uniquement parce qu’on a un vaccin", condamne-t-elle le 29 décembre sur France 2, ajoutant vouloir porter plainte contre l’auteur du tweet.
En cause, les propos de René Chiche, professeur en philosophie, écrivain et membre du Conseil supérieur de l’éducation, qui a déclaré le 28 décembre que "les députés qui voteront le pass vaccinal sont [...] les dignes héritiers de ceux qui votèrent le statut des juifs". Dans un autre tweet, il estime que le pass vaccinal, débattu depuis le 29 décembre, est une mesure de nature fasciste.
Les déclarations de Réné Chiche ont généré l’indignation de certains membres de la communauté juive, comme en atteste le tweet du rabbin parisien Gabriel Farhi.
Mme Bergé n’est pas la seule élue à recevoir des messages intimidants à cause de son soutien des mesures vaccinales. Ce 30 décembre, le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand a fait savoir sur RTL que "plusieurs dizaines" de plaintes ont été déposées par les députés depuis quelques mois pour menaces et intimidations. Un point sera fait en janvier avec les ministres de l’Intérieur et de la Justice pour examiner les suites à donner et les sanctions à prendre, a-t-il indiqué.
Un tweet supprimé sur les cheveux tondus
Ces derniers jours, Aurore Bergé s’est trouvée au cœur d’une autre polémique, liée à ses positions sur le pass vaccinal.
Le 29 décembre, la députée a partagé un photomontage trouvé sur Twitter, sur lequel elle est présentée en train de se faire tondre les cheveux, pratique d’humiliation utilisée à l’encontre des femmes ayant collaboré en France à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Après plusieurs signalements à la plateforme Pharos et à la direction de Twitter France, le message a été supprimé. Au 30 décembre, le compte de son auteur avait été supprimé.