"On est revenus 50 ans en arrière": une Lilloise violée en pleine rue veut une "prise de conscience"

Violée en pleine rue après avoir été droguée par injection, Clara brise le silence et appelle les victimes de ce genre de violences à témoigner. Alors qu’un mois s’est déjà écoulé depuis les faits, les autorités n’ont toujours pas identifié la substance avec laquelle la jeune Lilloise a été droguée, relate BFM TV.
Sputnik
Un mois après avoir été violée en pleine rue à Lille, Clara Arnoux, 21 ans, a décidé de témoigner à visage découvert auprès de Konbini News afin d’inciter les pouvoirs publics à agir face à ces violences que subissent les femmes et de libérer la parole sur le sujet.
C’est fin novembre que la jeune étudiante travaillant comme vendeuse a été agressée à Lille alors qu’elle rentrait seule après une soirée. Les faits se déroulent dans le secteur de la République, où une collègue la dépose en voiture.
Un homme portant une capuche l’interpelle et commence à l’insulter. La jeune femme ne lui répond pas. Il l’attrape par le bras, sort une seringue et lui pique la fesse.
"J’ai pas vu la seringue, mais j’ai senti la piqûre […]. Je me suis dit: "C’est la fin". Instantanément ça a fait effet, je commence à avoir chaud, à ne pas me sentir bien, à avoir une espèce de nausée, à voir un peu trouble. J’ai senti mon corps partir et me lâcher", se rappelle Clara.
Elle se réveillera dans une ambulance.

La substance toujours pas identifiée

L’impact de la drogue que l’individu, toujours recherché par ailleurs, lui a injectée a été d’une telle puissance que ce n’est que durant les jours qui ont suivi l’agression que la jeune femme a commencé à avoir de petits "flashs", lui permettant de se rappeler qu’elle avait été violée en pleine rue. En outre, de nombreux bleus et hématomes sont apparus sur son corps, témoignant du fait qu’elle ait été étranglée par son agresseur.
Si Clara croit qu’on lui a injecté une drogue anesthésiante, puisqu’elle a dormi "tout le temps" après l’attaque, BFM TV précise que la substance n’a toujours pas être identifiée par les autorités.

"Lutter contre l’insécurité permanente"

Les larmes aux yeux, l’étudiante a confié qu’au début, elle a eu du mal à en parler, même avec ses parents. Puis elle a décidé de briser le silence pour ouvrir la voie aux autres femmes ayant subi des violences sexuelles. Avant d’avoir été violée, Clara avait déjà subi une attaque, début octobre.
Ses parents ont donc lancé via la plateforme mesopinions.com une pétition interpellant "Mme Aubry, maire de Lille, et toutes les instances en charge de la lutte contre les violences faites aux femmes". Par le biais de ce document, ils demandent aux pouvoirs publics de réagir aux agressions qui "ont lieu chaque jour dans les quartiers du centre-ville lillois" et exigent "des moyens pour lutter contre l’insécurité permanente".
La pétition a déjà recueilli plus de 18.000 signatures. Contactée par Sputnik, la mairie n’a pas apporté de commentaires concernant l’affaire.

"La drogue du violeur""

Toujours auprès de Konbini, Clara insiste: son cas n’est pas isolé, un ami s’étant récemment fait piquer dans une boîte de nuit. Pointant le versement de drogues à l’insu des consommateurs dans leurs verres, la jeune femme veut sensibiliser l’opinion et souhaite "une prise de conscience", rapporte France bleu.
"On est revenus 50 ans en arrière. En mode "les filles ne peuvent plus rien faire sans se faire agresser, sans se faire violer, sans se faire embêter par un homme"", lâche-t-elle au micro de BFM TV.
Depuis la rentrée, de nombreux témoignages de femmes ont fait surface sur l’utilisation de GBH, "la drogue du violeur", dans le quartier de Pigalle à Paris. Un mouvement #balancetonbar a été lancé afin de boycotter certains établissements où auraient été commis des viols à l’aide de drogues.
Discuter