Les jauges pour les grands rassemblements sont de retour à compter du lundi 3 janvier, et pour trois semaines, a annoncé le 27 décembre Jean Castex. Ainsi, une limite à 2.000 personnes est instaurée en intérieur. Les concerts debout sont aussi interdits. Les discothèques sont fermées depuis début décembre. Seuls les concerts assis ou les représentations théâtrales dans des salles de moins de 2.000 spectateurs seront maintenus.
Ces règles ne s’appliquent pas aux meetings politiques.
"Les activités politiques et électorales sont soumises à des dispositions spécifiques dans notre droit constitutionnel qui leur assurent [...] une protection encore plus forte, donc il est clair que les mesures que j'ai annoncées ce [lundi] soir ne concernent pas les meetings politiques", a déclaré le Premier ministre.
En effet, le 31 mai 2021, le Conseil constitutionnel a établi que "l'organisation des meetings ne peut être concernée par la loi d'urgence sanitaire", rappelant que les bureaux de vote, réunions et activités politiques "procèdent de la liberté de réunion", qui est une liberté fondamentale garantie par l’article 58 de la Constitution.
Des mesures injustes, selon les artistes
Dans la foulée de l’annonce, Orelsan a informé de l'annulation de sa tournée pour le mois de janvier, reportant ainsi les concerts concernés à avril.
D’autres ont exprimé leur incompréhension en annonçant leur envie de se lancer en politique.
"C’est bon, je peux faire mes concerts", a écrit sur Twitter Hoshi sous un photomontage la présentant à l’Élysée.
"Les concerts debout interdits en janvier. On se tient au courant. Mais je suis dans le même état que vous. On en a marre. Vraiment", ajoute-t-elle dans un autre tweet, le 27 décembre, le jour de l’annonce des restrictions.
"Je suis donc candidat aux élections présidentielles. Tous mes meetings sont maintenus", a pour sa part écrit Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, sur la liste de ses concerts prévus de janvier à mars.
Idem pour Julien Doré, qui a annoncé sur l’affiche de sa tournée, publiée sur Instagram, être "en meeting", et non plus en concert. Mais à en croire son compte de Twitter, il n’est pas encore prêt à se déclarer candidat à la présidentielle.
Quant à Eddy de Pretto, il a vite décidé de se lancer en politique quelques heures après l’annonce du Premier ministre.
"Un mouvement d’humeur"
Réagissant à cette vague de contestations, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a dit comprendre la "déception, amertume, regret" des artistes. Intervenant sur RTL ce 29 décembre, elle a essayé d’expliquer les décisions de l’exécutif:
"C’est une mesure constitutionnelle [le maintien des meetings politiques et les offices religieux, ndlr]. C’est sûr que sur le plan sanitaire il vaudrait mieux que ces mesures touchent les meetings politiques. Mais ce n’est pas possible".
Pour elle, les déclarations récentes de ces stars sont "un mouvement d’humeur […]. Mais je suis sûre qu’ils se comporteront en personnes responsables".
Elle a assuré que la culture n'était pas "sacrifiée" suite aux nouvelles mesures de lutte contre le coronavirus: "La culture n'est pas sacrifiée, la culture continue. Ce qui menace la culture, c'est la pandémie, pas les mesures gouvernementales".