Les opérations de Save the Children ont été suspendues dans l'état birman de Kayah, dans certaines régions du Karen voisin et dans la région de Magway, à la suite de la disparition de deux de ses membres lors d'une attaque et la découverte samedi 25 décembre d'une trentaine de corps dans des véhicules brûlés, a annoncé l'organisation britannique.
Les deux employés de l'ONG se rendaient dans leur village d'origine pour les fêtes de fin d'année lorsqu'ils ont été surpris par des violences dans cet état situé dans l'est du pays. Save the Children indique avoir eu la confirmation que leur véhicule avait été attaqué et incendié.
Des opposants ont accusé le 25 décembre l'armée, qui a pris le pouvoir en février, d'être responsable du carnage intervenu vendredi près du village de Mo So, dépendant de la ville de Hpruso.
Le porte-parole de la junte, le général Zaw Mun Tun, n'a pas répondu aux appels téléphoniques. Reuters n'a pas pu vérifier de manière indépendante les récits de l'attaque provenant d'un habitant sur place, d'informations de presse et d'un groupe local de défense des droits de l'homme.
Les médias d'État birmans ont indiqué que l'armée avaient tiré sur un nombre non précisé de "terroristes" et les avaient tués. Des photos partagées par le Karenni Human Rights Group et la presse locale montrent les restes carbonisés de corps sur des camions calcinés.
Un villageois a déclaré à Reuters le 25 décembre avoir vu 32 corps, tandis que Save the Children a déclaré qu'au moins 38 personnes avaient été tuées.
"Nous sommes horrifiés par la violence exercée contre des civils innocents et notre personnel qui se porte au secours de millions d'enfants dans le besoin en Birmanie", a commenté la dirigeante de cette ONG britannique centenaire, Inger Ashin.
Tensions au Myanmar
Le Myanmar est en proie à des troubles depuis que les militaires ont renversé, le 1er février, le gouvernement élu du prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, qui a été condamnée à quatre ans de détention.
Au moins 1.375 personnes ont été tuées et plus de 8.000 autres emprisonnées dans le cadre de la répression des manifestations et de l'opposition depuis le coup d'État, selon un décompte de l'Association d'assistance aux prisonniers politiques.
Le gouvernement militaire conteste ces chiffres et déclare que des soldats ont également été tués lors des affrontements.