Les talibans* ont annoncé dimanche que les femmes désirant voyager sur de longues distances devaient être accompagnées par un homme de leur famille proche, nouveau signe du durcissement du régime malgré leurs promesses initiales.
La recommandation, publiée par le redouté ministère de la Promotion de la vertu et de la prévention du vice et qui circulait depuis samedi sur les réseaux sociaux, appelle également les conducteurs à n'accepter des femmes à bord de leur véhicule que si elles portent le "voile islamique".
"Les femmes voyageant plus de 45 miles (72 kilomètres) ne peuvent pas faire le trajet si elles ne sont pas accompagnées par un membre proche de la famille", a confirmé dimanche à l'AFP le porte-parole du ministère, Sadeq Akif Muhajir, précisant que l'accompagnant devait être un homme.
Depuis leur arrivée au pouvoir mi-août, les talibans* ont imposé plusieurs restrictions aux femmes et aux filles, notamment liées à l'éducation et au travail, mais c'est la première fois que ce ministère tente de réguler leurs déplacements.
Parmi les autres recommandations émises par le ministère, figurent notamment l'interdiction d'écouter de la musique à bord des véhicules.
Il n'était pas immédiatement clair à quel point ces recommandations seraient mises en pratique dans le pays mais samedi 25 décembre, des talibans* avaient érigé des barrages en certains points de la capitale pour en informer les automobilistes.
Les talibans* n'ont pas non plus précisé ce qu'ils entendent par "voile islamique", s'il s'agit d'un simple foulard, déjà porté par la majorité des femmes afghanes, ou d'un voile plus couvrant.
Cette directive arrive quelques semaines après la demande du ministère aux télévisions afghanes de ne plus diffuser de "feuilletons et séries à l'eau de rose dans lesquels des femmes" jouent, et de faire en sorte que les femmes journalistes portent "le voile islamique" à l'écran.
Le respect des droits des femmes est une des conditions exigées par les donateurs pour la reprise de l'aide internationale à l'Afghanistan.
*Organisation sous sanctions de l'Onu pour activités terroristes